
Véritable révolution culturelle et économique, les changements apportés par le digital ont un impact décisif sur le développement et la compétitivité des entreprises.
Selon les statistiques Eurostat, presque 70% d’internautes européens ont acheté en ligne en 2016 avec des pics avoisinant 90% chez nos voisins transfrontaliers en Grande Bretagne et en Allemagne et environ la moitié de ces e-consommateurs a réalisé son shopping sur des sites à l’étranger.
L’e-commerce est désormais incontournable, mais les PME-TPE françaises peinent à décoller à l’export avec leur boutique en ligne : seulement 6% des e-commerçants français réalisent de ventes transfrontalières contre une moyenne de 16% en Europe*.
Ce retard est souvent expliqué par les stratégies digitales à l’international qui sont liées aux compétences des e-commerçants. Les barrières de la langue, les problèmes logistiques, la complexité du web-marketing et les risques des paiements sont les principaux freins à l’export rencontrés par les e commerçants français.
Les marketplaces internationales sont donc une solution efficace pour les e-commerçants PME-TPE qui auront accès à un service complet allant de l’e-vitrine avec la gestion du cycle d’achat de A à Z, jusqu’à la livraison et le service après-vente, et c’est dans tous les pays où la marketplace est présente.
C’est un des sujets qui a été discuté lors de la conférence plénière "Le digital au cœur de votre stratégie internationale" qui a eu lieu le 27 novembre à la CCI Paris Ile-de-France à l’occasion de l’événement "Faites de l’international". Etaient intervenus pour en discuter Remy Arthus, directeur général de la CCI Paris, Patrick Labarre DG d’Amazon France, Bertrand Grau Directeur de Monitor Deloitte, François Huet Président de la plateforme pour e-commerçants Rentashop, Jacky Chang fondateur de la marketplace ParisFashionShop, Maxime Savreux co-fondateur de Twinzee articles de cuisine et Silvia Carter fondatrice de ToWebOrNotToWeb spécialisée dans les services pour le multicanal à l’export.
Néanmoins, la démarche est lourde en termes de coûts et de gestion quand il s’agit d’adapter ce site e-commerce à l’export.
En effet, l'e-entrepreneur, dont l’expertise n'est souvent pas le web-marketing, va devoir développer un site performant et pérenne pour les marchés export qu’il cible. Il devra donc s’assurer que le UX est cadré aux consommateurs étrangers sur tout type d’écran y compris ceux des smartphones, que les systèmes de paiements sont sécurisés et adaptés aux pratiques locales, que le référencement de son site sur les moteurs de recherche dans les pays export est optimisé, que le SAV est en mesure de répondre en plusieurs langues....
Rassemblant des centaines voire des milliers de marques sous le même toit, elles mettent à disposition des e-marchands leurs systèmes de vente en ligne clé-en-main prêts à être utilisés à l’export sur PC, tablette et mobile. Pour le chef d’entreprise c’est le confort d’une e-boutique déjà opérationnelle et internationale.
En contrepartie, il aura quelques obligations, comme dans toute autre intermédiation, il devra :
La relation client étant entièrement gérée par les marketplaces, l’entreprise n’aura aucune donnée sur "ses" acheteurs. C’est un point qui déçoit et parfois freine les e-marchands au moment de décider pour une marketplace, sans se rendre compte qu’un bon web-marketing multicanal permet d’optimiser son activité sur les marketplaces tout en récupérant une partie des données des e-consommateurs.
Intermédiaires entre vendeurs et acheteurs en ligne, les marketplaces se déclinent en plusieurs modèles :
Quel que soit le modèle, les marketplaces ont eu une croissance extraordinaire à travers le monde ces dernières années et sont en train de disrupter le commerce en ligne : en 2017, 50% des ventes des 75 plus importantes marketplaces mondiales** ont été effectuées sur des marketplaces.
Les marketplaces apportent de gros avantages aux acteurs de la chaîne de valeur du commerce en ligne :
Dans le détail, quels sont les avantages des marketplaces à l’international pour les PME-TPE françaises ? Pour mieux les expliquer, il faut d’abord parler des difficultés à exporter via son propre site e commerce. En voici les principales :
Ouvrir une boutique sur des marketplaces à l’international et exploiter des systèmes déjà adaptés en termes de réglementations, fiscalité, logistique, distribution, paiement et multilinguisme, représente souvent la solution à ces difficultés pour les PME-TPE qui veulent se lancer à l’export.
Il y a un autre avantage, moins concret mais aussi important : la visibilité sur internet ! En bénéficiant du trafic important de la marketplace sur le pays export ciblé, les e-commerçants gagnent plus de visibilité à l’international, ce qui génère de la confiance auprès des consommateurs qui ne connaissent probablement pas encore la marque des entreprises exportatrices.
En lisant jusqu’ici on peut imaginer qu’un entrepreneur intéressé par l’export serait sur le point d’appeler Amazon ou une autre marketplace pour se lancer. Mais ne soyez pas trop impatients.
Et ce n’est pas seulement une question de choisir la marketplace la plus pertinente pour le marché export qu’on cible ; il faut aussi être digitalement prêt pour accompagner la marketplace.
Pourquoi ? Comme on l’a vu plus haut, la visibilité est clé ! S’il est vrai que toutes les données clients restent la propriété de la marketplace, votre marque sera immédiatement visible à ces mêmes clients dès la réception de votre produit via le logo, le packaging, la notice... C’est ce matériel marketing qui devra savoir attirer les clients vers votre site.
Etre digitalement prêt pour accompagner la marketplace signifie avoir une présence digitale optimisée sur les médias sociaux avec un site bien référencé dans les moteurs de recherche du pays export ciblé : grâce à cela vous serez trouvés plus facilement par les clients qui ont acheté vos produits sur une marketplace et vous pourrez récupérer ainsi une partie de ces données qui autrement resterait emprisonnée dans la marketplace.
Un dernier conseil concerne le choix des marketplaces, qui varient en fonction des pays : aux USA, on trouvera Amazon, eBay, Walmart et Rakuten ; en Europe, toujours Amazon, eBay et Rakuten mais aussi LaRedoute, Tesco, Asos, Otto, Zalando ; Ozon en Russie ; Tmall et JD en Chine...
Aussi ne faut-il pas s’arrêter à une seule marketplace par pays export : s’il y en a deux ou trois qui offrent un bon potentiel dans le pays concerné, il faut en profiter non seulement pour augmenter sa visibilité, mais aussi pour limiter la dépendance économique que l’on risque en travaillant avec une seule et pour assurer la continuité commerciale sur le marché en cas d’interruption du contrat avec cette marketplace pour un problème quelconque.
* "Le marché du colis transfrontalier au départ de France pour les besoins du ecommerce", Arcep, DGE, Ministère de l’Economie, 01/06/2017
**représentant plus de 90% des ventes marketplace au niveau mondial, source : LSA, 10/01/2018
Le challenge de la visibilité Web en BtoB à l'international
C'est un fait : les acheteurs utilisent internet comme principale source d'information pour l'identification, la première évaluation et la présélection de fournisseurs.
Véritable révolution culturelle et économique, les changements apportés par le digital ont un impact décisif sur le développement et la compétitivité des entreprises.