La digitalisation est même complètement mise de côté pour 5 % des décideurs qui la considèrent comme une menace. Des réticences qui ont tout intérêt à disparaître pour la pérennité de l’entreprise.
Le digital, menace ou allié ?
L’un des principaux freins à la transformation digitale d’une entreprise reste la perception du numérique, encore trop souvent considéré comme une menace. Une crainte particulièrement répandue chez les commerçants qui sont 54 %** à considérer le numérique comme un concurrent des canaux physiques. C’est aussi vrai chez les entreprises de taille intermédiaire (ETI) qui sont 49 % à le percevoir ainsi.
Pourtant, le digital est bel et bien un allié pour la croissance des entreprises. La preuve par l’expérience : 86 % des marchands ont par exemple constaté une croissance de leurs ventes suite à la mise en place d’une stratégie omnicanale.
Où en êtes-vous de votre digitalisation ?
Manque de temps et d’argent : la réponse par l’organisation
Pour toutes les entreprises qui ne considèrent plus le numérique comme une menace, restent encore plusieurs blocages empêchant leur transformation digitale. En tête se trouvent le manque de temps (54 % des interrogés) et les coûts engendrés par un tel projet (49 %). Mais les dirigeants sont de plus en plus conscients de l’importance d’accorder des moyens (humains et financiers) à la transformation numérique pour garantir son succès. 76 % des entreprises ont ainsi monté une équipe dédiée, dont 91 % des ETI, prête à travailler pendant trois à cinq ans (durée d’engagement généralement nécessaire) sur ce projet.
Pour financer ces équipes, plusieurs possibilités : soit l’entreprise a anticipé la question et a pu faire des réserves pour soutenir la conduite de ce projet dans la durée, soit elle peut recourir à du financement externe. Il est par exemple possible de faire appel au financement participatif pour emprunter sur de courtes durées ou se tourner vers des établissements comme les banques ou BpiFrance.
Point négatif, en revanche, beaucoup trop travaillent encore en silo, c’est-à-dire dans leur coin, sans aucune passerelle avec les autres départements de l’entreprise. Seul un tiers des équipes dédiées à la transformation digitale ont des relais avec les autres collaborateurs. Or, c’est l’entreprise dans son intégralité qui est ici concernée : pas seulement le marketing et la communication, qui pilotent généralement le projet avec les systèmes d’information (SI), mais aussi le juridique, le financier, les ressources humaines...
Des risques non maîtrisés, sauf si accompagnés
La digitalisation des entreprises est également freinée par une méconnaissance de ces sujets. La complexité de mise en œuvre, le manque de formation et de compétences en interne sont mis en avant respectivement par 34 % et 33 % des dirigeants et décideurs. La question de la sécurité des données, et notamment le respect des données personnelles des clients, prend par ailleurs de l’ampleur. Alors qu’elle était citée comme un frein par 31 % des entreprises en 2017, elle affecte 33 % d’entre elles deux ans plus tard, en 2019.
En d’autres termes, la transformation digitale est perçue comme risquée pour une importante partie des entreprises. Une crainte tout à fait rationnelle au regard de ce qu’implique le passage au numérique. Généralement, cela induit en effet de nouveaux usages, de nouveaux modes d’organisation et bien souvent, un bouleversement de la culture même de l’entreprise.
C’est pourquoi, se faire accompagner par des professionnels de la transformation digitale peut présenter plusieurs avantages. En plus d’apporter un regard expert et extérieur, cela permet aux dirigeants de se rassurer et ainsi limiter les risques inhérents à tout projet d’une telle envergure. D’autant qu’au regard des bénéfices visés, le jeu en vaut la chandelle.
*Méthodologie : interviews d’une vingtaine de minutes réalisées par téléphone auprès d’un panel représentatif de 600 dirigeants ou décisionnaires d’entreprises prenant part à la transformation digitale (PDG, gérant, directeur marketing, CDO, etc.), du 31 janvier au 28 février 2019.
**Toutes les données citées dans cet article sont issues du baromètre ACSEL "Croissance et digital" 2019, sauf si indication contraire.