Filigran, l’incroyable croissance à l’export d’une start-up francilienne

Quel a été l’élément déclencheur de votre développement fulgurant à l’export ?

Nous savions, dès le départ, que notre marché serait international ou ne serait pas. Dès nos débuts, nous nous sommes donnés pour mission de répondre à des besoins critiques dans le domaine de la cybersécurité. Le marché manquait cruellement d’un outil capable d’avoir une vision 360° sur les menaces.

C’est pourquoi nous avons créé des solutions collaboratives. L’échange est au cœur de notre démarche : la collaboration renforce la connaissance globale. Nos deux logiciels phares : OpenCTI et OpenBAS, se distinguent par leur capacité à centraliser des données techniques et stratégiques et à encourager la collaboration entre organisations.

Ce développement rapide à l’international, nous le devons, surtout, à ce choix de l’open source et à notre compréhension fine des besoins qui ont favorisé la création de cette communauté mondiale autour de nos solutions. Cette approche singulière est notre force. Elle nous a permis d’attirer des clients prestigieux comme le FBI.

Comment se dessine l’avenir de Filigran ?

Après ces deux années de croissance exceptionnelle, nous ne comptons pas ralentir !

Nous avons plusieurs objectifs pour l’année prochaine : stabiliser les effectifs, qui ont beaucoup grandi cette année, consolider les contacts, nous concentrer sur la R&D et rééquilibrer notre répartition géographique. L’innovation est au cœur de notre stratégie. Nous avons, d’ailleurs, deux nouveaux produits en préparation : l’un prévu pour l’année prochaine, l’autre pour l’année suivante. Le renouvellement de nos produits n’est pas une option, mais une nécessité.

Côté destination, les États-Unis restent notre priorité majeure. Nous avons, récemment, constitué une équipe sur le terrain et nous comptons bien renforcer et conquérir davantage ce marché. Ensuite, la région Indo-pacifique, notamment l’Australie et les pays du Golfe, est aussi, pour nous, un axe de développement fort. Notre objectif est d’inverser la répartition de notre chiffre d’affaires entre marchés domestique et internationaux dans les dix-huit prochains mois. Nous visons 70% du CA qui serait réalisé hors de l’Europe et 30% dans les frontières européennes.

Des conseils à transmettre aux primo-exportateurs ?

Je retiens plusieurs leçons de notre expérience à l’export.

Pour commencer, il est essentiel d’avoir une vision mondiale dès les premières étapes de la création de l’entreprise avec, notamment, un recrutement orienté vers l’international. Nous avons prévenu nos employés dès le départ : tous les échanges se feront en anglais.

Il faut, également, garder en tête que chaque marché a ses spécificités. Travailler avec des partenaires locaux facilite l’accès à des clients clés, surtout dans des régions exigeantes où il est crucial de décrocher une première référence.

Enfin, n’hésitez pas à exploiter les ressources à votre disposition ! Les organismes comme la CCI Paris Ile-de-France, Business France, mais aussi, les fonds d’investissement sont des partenaires précieux sur lesquels il faut s’appuyer. Ils ont beaucoup à offrir, à condition de savoir les solliciter.