Cession d’entreprise : les impacts d’une trésorerie excédentaire

Dans le cas d’une cession, la gestion de la trésorerie est un enjeu crucial pour les dirigeants, les actionnaires et les acquéreurs potentiels. Elle appartient à l’entreprise et contribue de fait à sa valorisation. Toutefois, une trésorerie excédentaire peut s’avérer problématique et devenir un frein.

Qu’est-ce que la trésorerie d’une entreprise ?

La trésorerie est le reflet de la solvabilité d’une entreprise et donne une indication sur sa santé financière. Elle représente l’ensemble des liquidités accessibles dont dispose l’entreprise à un moment T en banque : 
• L’argent disponible sur les comptes bancaires, 
• Les placements financiers à court terme.

Elle inclut également :
• Les bénéfices mis en réserve,
• Les dettes et avances,
• Les besoins en fonds de roulement (BFR),
• Les comptes courants d’associés ou encore les emprunts.

Une trésorerie saine est essentielle pour couvrir les besoins quotidiens de l’entreprise et bénéficier d’une marge de sécurité. Le repreneur est généralement rassuré lorsqu’il sait que l’entreprise dispose de fonds utiles à son bon fonctionnement.

Pourquoi une trésorerie excédentaire peut-elle être problématique ? 

Lorsque la trésorerie dépasse ses besoins opérationnels, elle est considérée comme excédentaire. Si un excédent témoigne d’une activité rentable, il peut devenir invalidant lors d’une cession. 

Pour l’acquéreur :
• Augmentation du prix de vente. Une trésorerie excédentaire gonfle la valeur globale de l’entreprise.
•  Difficulté à obtenir un prêt. Les banques sont réticentes à financer une transaction incluant du “cash”, car elles préfèrent prêter pour des actifs productifs.

Pour le cédant :
• Implications fiscales. Retirer de la trésorerie peut être soumis à une imposition importante.
• Complexité de la négociation. Une trésorerie élevée peut devenir un point de friction lors des discussions avec l’acheteur.

Quelles alternatives pour gérer une trésorerie excédentaire avant une cession ?

Voici plusieurs stratégies pour gérer efficacement la trésorerie excédentaire tout en optimisant la transaction :

Céder l’entreprise avec sa trésorerie

Cette option est envisageable, mais elle dépend de la capacité d’acquisition du repreneur potentiel. 

• Avantage : une simplicité administrative et une valorisation maximale

• Inconvénient : augmentation du prix de vente, pouvant compliquer le financement pour l’acheteur.

Pour faciliter la transaction, le cédant peut proposer un crédit-vendeur : il perçoit le prix de vente moins la trésorerie et accorde une créance à hauteur du montant de cette dernière, remboursable ultérieurement par l’acquéreur.

Solder le compte courant d’associé

Le remboursement des comptes courants d’associés (dettes de l’entreprise envers ses actionnaires) permet de réduire la trésorerie.

• Avantage : pas d’imposition, car il s’agit du remboursement d’une dette.

• Inconvénient : diminue les réserves disponibles, mais allège le prix de vente.

Investir dans l’entreprise

Utiliser la trésorerie pour améliorer les actifs de l’entreprise est une stratégie gagnante : rénovation des locaux, achat d’équipements, développement de projets stratégiques.

• Avantage : valorisation qualitative de l’entreprise, meilleure attractivité pour l’acquéreur.

• Inconvénient : nécessite des choix d’investissement pertinents et planifiés en prévision d’une transaction.

Distribuer les dividendes

Une partie des bénéfices peut être redistribuée aux actionnaires avant la cession.

• Avantage : réduction directe de la trésorerie excédentaire.

• Inconvénient : imposition au Prélèvement Forfaitaire Unique (30%).

Réduire le capital social

Diminuer le capital social pour extraire une partie de la trésorerie est une solution envisageable, éventuellement intéressante pour les entreprises éligibles à un régime de faveur relatif aux PME. D’un point de vue fiscal, cette opération n’est pas sans conséquence et peut être contraignante.

• Avantage : ajustement du capital en fonction des besoins réels de l’entreprise.

• Inconvénient : soumise à une fiscalité complexe et parfois coûteuse.

Alors, quelle stratégie privilégier ?

Le choix entre ces différentes options dépend de nombreux facteurs : objectifs de cession, situation financière, fiscalité applicable et souhaits du cédant.

Le point essentiel à retenir est l’anticipation. Il est souvent préférable de commencer les démarches bien en amont de la vente pour optimiser la trésorerie, sans précipitation.

La gestion de la trésorerie dans le cadre d’une cession est une problématique complexe qui nécessite une analyse approfondie et des choix stratégiques. Chaque situation est unique.

Faire appel à un conseiller spécialisé en cession d’entreprise ou à un expert-comptable peut vous permettre d’identifier les meilleures solutions adaptées à votre entreprise. 

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