Entretien avec Richard Boukhris, président de l’association des commerçants Arcades Rivoli (Paris 1er)

La moitié des adhérents sont des magasins de souvenirs, mais aussi des hôtels, cafés, restaurants, librairies, … La crise sanitaire n’est pour rien dans la motivation de ces commerçants à se constituer en association. Le point de départ a été un courrier de février 2020 des Bâtiments de France demandant à chaque commerçant des restrictions d’étalages à l’extérieur de son magasin. « Il nous a été demandé d’enlever les enseignes lumineuses et gamelles de lumières en façade, mais aussi les présentoirs extérieurs », précise Richard Boukhris.
« Ainsi nous n’avons plus le droit de déballer face aux monuments historiques. Pourtant nos étalages agrémentent le parcours de promenade des touristes du monde entier, notamment celui des familles », déclare le président de l’association.
Le tourisme familial de loisirs représente en effet une part très importante de la clientèle de ces commerces en temps normal et la présence des étalages, 30% du chiffre d’affaires des magasins de souvenirs. « Actuellement, nos commerces sont pour la plupart fermés en raison de la Covid et notre seul projet est d’essayer de survivre, de payer nos loyers, mais si on nous enlève en plus nos étalages, on nous supprime une partie de notre travail et nous n’avons plus dès lors aucune perspective d’avenir… », s’inquiète Richard Boukrhis. Les présentoirs tournants de cartes postales aux couleurs vives et gaies, les étalages de chapellerie, ganteries, bibeloteries, cadeaux souvenirs ne contribuent–ils pas à exprimer toute la gaieté chatoyante de la vie touristique et commerciale de la capitale ?
C’est le sens du combat que mènent les commerçants d’Arcades Rivoli pour pouvoir garder les leurs…
Et la rue s’est vidée…
Un autre sujet d’inquiétude et de difficulté : l’absence de passage des clients en voiture dans la rue de Rivoli plombe l’activité commerciale, selon de nombreux gérants de boutique. Depuis le 11 mai, les 2/3 de la chaussée sont réservés aux cyclistes, le reste aux bus et taxis et ces nouveaux aménagements seront pérennisés, selon la volonté de la maire de Paris. « La rue s’est vidée », déplore Richard Boukhris.
« Nous avons souhaité nous regrouper en association, afin d’avoir un poids économique qui nous permette de nous faire reconnaître des administrations ». Des rendez-vous ont été pris avec les pouvoirs publics en ce sens.

La CCI Paris donne tous les mois la parole à des commerçants ou associations de commerçants. Les propos tenus dans cette rubrique de libre expression n'engagent que les auteurs.