En 2009, dans le cadre de l’IME de la CCI Paris Île-de-France, Yoann Hébert a eu la chance d’être mentoré, par un grand patron de l’informatique, Jacques Tordjman. Le trentenaire dirigeait alors Netapsys, 3 millions d’euros de chiffre d’affaires et 30 collaborateurs dans le secteur des services numériques. En 2015, après avoir multiplié par 10 la taille de son entreprise, il passe de l’autre côté du miroir, endossant le rôle bienveillant du mentor. Convaincu de la puissance du mentorat, il intègre le comité d’admission de l’IME, tout en développant des activités d’investissement et d’accompagnement stratégique au sein d’Hébert Capital. « L’IME a été déterminant tant sur le plan professionnel que personnel. C’est un juste retour des choses que de m’y impliquer » déclare Yoann Hébert.
« J’ai été 6 fois mentor pour le Moovjee et à 3 reprises pour l’IME, aux côtés de Pixagility et Listen too » raconte Yoann Hébert. Le dénominateur commun entre ces différents accompagnements ? La rencontre avec l’entrepreneur, ses ambitions, le partage des valeurs portées par l’IME et l’envie d’avancer ensemble. « A chaque mentorat, je reste dans mon rôle. Je ne suis ni conseil, ni coach. Je fais bénéficier de mon expérience dans une posture d’écoute et de questionnement » explique-t-il. Le mentoré prend ses décisions et en assume les responsabilités.
Toutes les entreprises engagées dans la démarche de l’IME sont en forte croissance. « Pendant le mentorat, le dirigeant rencontre des échecs comme des réussites. Le plus intéressant est la dynamique d’ensemble de la croissance » précise Yoann Hébert. Parmi les indicateurs de succès de la démarche mentorale, il note l’évolution de l’entreprise sur son marché mais aussi et surtout, la qualité de la relation avec le mentor. Elle peut perdurer des années. « Je vois régulièrement les entreprises que j’ai suivies. Nous ne sommes plus dans un contexte mentoral, mais cela traduit la qualité des liens de confiance qui ont été tissés » témoigne-t-il.
Il y a encore une dizaine d’années, entreprendre relevait de l’exception. Les grandes écoles formaient les cadres supérieurs des grands groupes. Les mentalités ont changé. « Aujourd’hui, pour beaucoup, réussir sa vie professionnelle passe par l’entrepreneuriat » se réjouit Yoann Hébert. L’engouement et le nombre important d’entreprises créées ont aussi des effets pervers. Selon lui, « être entrepreneur, ne se limite pas à avoir une idée et à lever des fonds. Tout se joue sur la pérennité du modèle et sa capacité à progresser dans le temps. Et l’IME joue un rôle fort en ce sens».
L’IME va au-delà des binômes mentor/mentoré. C’est un réseau, une communauté, où les échanges sont nombreux et les opportunités de synergies, bien réelles. « Il arrive que des sociétés passées par l’IME se rapprochent. J’ai moi-même acquis le groupe d’ingénierie Ideo, dont le chef d’entreprise avait été aussi mentoré ». Pour Yoann Hébert, mentor dans le sang, rien de mieux pour faire évoluer sa vie de chef d’entreprise que de confronter les visions entrepreneuriales, d’associer des pairs dont les savoir-faire et les savoir-être s’enrichissent. Une définition, en somme, de l’IME.