Anne Anquetin est la repreneure du dernier atelier français de passementerie. Elle l'a racheté en 2018 à la famille Dorget qui l'avait elle-même racheté en 1968 à la famille Verrier.
Ingénieure de formation, Anne a passé des années dans l'industrie informatique, à mille lieues de la décoration d'intérieur. Elle avait envie de se stimuler et d'être son propre patron. Le déclic s'est produit en 2016. Elle quitte Microsoft à un moment où ses enfants sont grands et où elle peut se lancer dans un projet personnel. Elle sent que c'est le bon moment pour se lancer.
Sa motivation était l'envie de créer un bon et beau produit. Elle a dû tout d'abord se former à la reprise d'entreprise : comment chercher et trouver la cible (le plus dur), évaluer, négocier l'entreprise, aller voir les banquiers puis s'est rapidement entouré d'un expert-comptable et d'un avocat d'affaires.
Anne a ensuite sélectionné une douzaine d'entreprises à reprendre, et seulement 3 dossiers l'ont vraiment accroché. Elle a sollicité en tout une douzaine de banques et essuyé beaucoup de refus de financement parce qu'elle n'était pas du métier, que l'entreprise était jugée trop petite avec un CA instable d'une année sur l'autre. Entre le moment où elle se lance dans le projet et le moment où elle arrive à la tête de l’entreprise, il se passe 18 mois. C'est un chemin très incertain, avec des hauts et des bas, beaucoup de doutes, de déceptions et d'attentes. A son arrivée à la tête de l’entreprise, l’atelier se contentait de réaliser les commandes arrivantes sans réel plan de développement. Anne a donc eu besoin de dynamiser commercialement et développer le chiffre d’affaires. Aujourd'hui elle nous livre ses conseils à tout futur repreneur : considérer la recherche de la cible à racheter comme un job à temps plein, y consacrer énormément d’énergie, explorer toutes les pistes, et en parler beaucoup autour de soi.
Écoutons-la !
"Considérez la recherche d'une entreprise à racheter comme un job à temps plein !"