Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont les territoires où s’applique la politique de la ville dont l'objectif est de compenser les inégalités sociales entre territoires.
Anciennes zones urbaines sensibles (ZUS), les 1500 quartiers prioritaires regroupent aujourd'hui plus de 5 millions d'habitants.
Une étude menée en 2021 par Observation Santé, sur des statistiques obtenues en 2018 par l’Observatoire National de la Politique de la Ville, a mis en évidence quelques chiffres clés.
- Le taux de chômage dans les quartiers atteint 23,4% contre 8,9% dans les villes environnantes (qui reste malgré tout, la population la plus touchée par la perte d’emploi).
- Les jeunes (15-29 ans) sont les plus touchés par le chômage : 32,9% contre 15 % ailleurs.
- L’accès aux études supérieures semble plus difficile avec une majorité de la population sans emploi dont les diplômes sont à 28,1 % inférieur au BEP/CAP.
Le taux de pauvreté relevé dans les quartiers prioritaires avoisine les 43% contre 14,5% sur le territoire national.
Il apparaît cependant que la création d’entreprise dans les quartiers soit un phénomène de plus en plus courant. Une étude menée par Bpifrance tend à montrer que 77% des entreprises créées en quartiers prioritaires sont pérennes après trois ans d’activité. Les plus jeunes gens sont d’ailleurs les premiers à vouloir se lancer dans l’entrepreneuriat :
- 60 % des entrepreneurs des quartiers sont des créateurs d’entreprise ;
- La plupart sont des hommes (70%) :
- 20 % d’entre eux ont moins de trente ans ;
- 40 % d’entre eux étaient sans emploi (au chômage) au moment de la création de leur entreprise.
Les entreprises créées dans les quartiers prioritaires touchent les secteurs du commerce (34%) principalement, dans les sciences humaines et les activités scientifiques et techniques (25%) et de la construction (15%). Les établissements sont moitié moins nombreux dans les quartiers prioritaires qu’ailleurs.
Pour stimuler la création et la reprise d’entreprise dans les quartiers et promouvoir l’égalité des chances d’accès à l’entrepreneuriat, plusieurs aides ont été mises en place par l’Etat et divers organismes. Il s’agit alors de déceler des talents, mais aussi de sortir la population du chômage et des dérives liées aux quartiers.
L’Aide à la création ou à la reprise d’entreprise permet aux demandeurs d’emploi de profiter d’une exonération partielle ou totale des cotisations sociales au début de leur activité professionnelle. Aussi, il s’agit d’un accompagnement les premières années du projet.
Cette aide peut être cumulée avec d'autres aides.
l’ARCE (L’aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise) permet de bénéficier de ses allocations chômage sous forme de capital. Cela donne la possibilité à l’entrepreneur issu des quartiers d’avoir un capital lui permettant de démarrer son activité.
Le dispositif des Emplois Francs est destiné aux demandeurs d’emploi habitant des quartiers prioritaires de la politique de la ville et consiste en une aide financière pour les employeurs embauchant un demandeur d'emploi résidant dans un QPV en CDI ou en CDD d’au moins 6 mois