Rendre le sport accessible à tous : le parcours d’Hicham Ousseni, fondateur de Kunto

Le vécu comme source d’inspiration : l'importance de l'activité physique sur la santé

Entrepreneur dans l’âme et amoureux du challenge, Hicham Ousseni savait depuis son plus jeune âge qu’il créerait son entreprise. Après avoir exercé différents métiers dans des domaines variés, il démarre son aventure entrepreneuriale en 2020, avec un projet de food-truck accompagné de deux amis d’enfance. Une première expérience qui s’achève au moment de la crise covid, véritable raz-de-marée dans le domaine de la restauration. C’est durant le confinement que lui vient une nouvelle idée entrepreneuriale inspirée de son histoire personnelle, cette fois-ci : « Ma mère a eu un cancer du sein. J’ai très vite perçu les bénéfices que le sport lui apportait au quotidien, grâce aux conseils que mon ami et associé Zacharia, enseignant en activité physique adapté, lui apportait. On s’est dit : pourquoi ne pas le partager à toutes les personnes qui, comme elle, en ont besoin ? »
En lançant leur étude de marché, ils réalisent qu’il n’existe que très peu de programmes de sport adaptés aux personnes en situation de handicap ou souffrant de pathologies. Ce constat convainc Hicham, accompagné de 3 amis d’enfance, de créer Kunto, une solution digitale proposant des programmes sportifs adaptés. Leur objectif ? Rendre le sport plus inclusif. L’application regroupe des vidéos d’exercices physiques, une plateforme de mise en relation avec des professionnels de sport-santé ainsi que des programmes nutritionnels adaptés. Aujourd’hui, Kunto est destiné aux personnes avec un handicap physique, mais les associés souhaitent aller encore plus loin en proposant des programmes adaptés aux personnes en situation de handicap psychique.

Une ascension rapide dans le domaine du sport adapté

Après seulement 3 ans d’existence, Kunto a déjà signé plusieurs contrats commerciaux. Pour Hicham, cette réussite s’explique en partie grâce à son intégration dans différents incubateurs et écosystèmes entrepreneuriaux, mais aussi grâce à leur participation à plusieurs concours, dont certains réservés aux entrepreneurs des quartiers prioritaires de la ville (QPV). Les rencontres faites au fil des années sont également, pour le CEO, un véritable moteur de leur ascension. Il identifie la combinaison de tous ces éléments comme un atout qui leur a permis d’être écoutés et visibles dans l’écosystème.

Une rencontre a été particulièrement déterminante pour Hicham, celle avec Anthony Babkine, fondateur de l’association Diversidays qui agit en faveur de l’égalité des chances et de l’inclusion numérique : « J’avais déjà entendu parler des programmes Diversidays, et nous avons rapidement déposé notre candidature. Ça a été un gros boom pour nous, ils nous ont accompagnés sur énormément de sujets et ont été comme des coachs. La première étape a été de nous rendre compte de la valeur que l’on a et de prendre confiance en nous. » 

En revenant sur toutes les étapes de son parcours, il mesure l’impact que les bonnes rencontres et les bons réseaux peuvent avoir sur un projet d’entreprise. Aujourd’hui, Hicham recommande à tout entrepreneur de ne pas hésiter à activer ces leviers qu’il voit comme de vrais tremplins pour atteindre les objectifs fixés. 
Il regrette cependant le manque d’accompagnement à l’entrepreneuriat dans les quartiers prioritaires de la ville : « On n’est pas assez orientés. J’ai eu la chance de m’être renseigné assez tôt sur l’entrepreneuriat et d’avoir fait de bonnes rencontres qui nous ont permis d’être aiguillés sur tous les aspects de la création d’entreprise. Sans toutes nos recherches et nos rencontres, l’ascension aurait été beaucoup plus longue et complexe. » 

Entreprendre en QPV : déjouer les statistiques 

Confiant dans son projet et la voie qu’il a choisie, le CEO de la startup digitale souhaite avant tout « déjouer les statistiques ». Selon lui, faire le choix d’entreprendre lorsqu’on est issu d’un quartier prioritaire de la ville est déjà une étape cruciale : « Il ne faut pas avoir peur de l’échec et des statistiques qui peuvent nous décourager. Le parcours entrepreneurial est difficile dans tous les cas, il faut trouver le moyen d’aller vers notre vision et nos ambitions. »

Pour lui, les entrepreneurs issus de quartiers prioritaires de la ville bénéficient de nombreux atouts, comme la résilience, la détermination ou encore la connaissance du tissu local. « On fera toujours face à nos croyances limitantes, dans un coin de notre tête. Les surpasser, ça se fait de deux manières : faire de bonnes rencontres et avoir un mental d’acier » précise-t-il. Avec son exemple entrepreneurial, Hicham espère aujourd’hui inspirer la nouvelle génération pour se lancer et contribuer à la création de nouveaux modèles de réussite.