Au premier abord, les silver entrepreneurs disposent d’excellentes clés de réussite : une expérience professionnelle dense, une connaissance certaine du monde de l’entreprise et un réseau développé. Pour Kim Salmon, « Avec une expérience entre 25 et 30 ans, les silver entrepreneurs sont à même de s’adapter à des situations complexes. Un véritable atout, notamment lorsqu’ils se lancent dans leur domaine. »
Cependant, ces points forts acquis au fil des années ne font pas des profils « silver » des entrepreneurs expérimentés de fait. Se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, c’est immanquablement se poser des questions qui bousculent. Dès le lancement du projet, l’accompagnement se révèle un vrai plus pour apprendre à mieux se connaître, clarifier sa vision, échanger avec ses pairs, gagner confiance en soi pour ensuite développer une posture d’entrepreneur solide.
La prise de risque financière est une vraie source de questionnement pour les profils « silver ». Pour 1 silver entrepreneur sur 3, l’argent serait le frein principal à l’entrepreneuriat* car en cas d’échec, il est plus difficile pour eux de retourner vivre chez leurs parents, notamment lorsqu’ils ont une famille à charge. Limiter la prise de risque d’entreprendre sur leurs biens personnels et leur patrimoine déjà constitué est un enjeu fort pour lequel il existe des solutions, comme opter pour un statut juridique qui protégera le patrimoine, par exemple.
Enfiler le costume de dirigeant d’entreprise est également une question de confiance dans sa légitimité à se lancer. Il s’agit de l’un des freins principaux identifié par Kim Salmon : « C’est celui que je place en haut de la pyramide : l’estime de soi. Et sans estime de soi, comment développer le volet commercial de son entreprise ? ».
En comparaison avec leurs homologues plus jeunes, les silver entrepreneurs démarrent au même niveau lorsqu’il s’agit de la création d’entreprise elle-même. Une raison supplémentaire pour bénéficier d’un accompagnement.
Si les étapes de la création d’entreprise, de l’émergence à la mise en œuvre du business plan, restent les mêmes, se lancer après 45 ans nécessite parfois un accompagnement adapté qui saura répondre à des attentes spécifiques. « Les structures d’accompagnement classiques peuvent être perçues comme codifiées « start-up » ce qui constitue parfois un frein aux yeux des silver entrepreneurs. » explique Kim Salmon.
De manière classique, les réseaux d’accompagnement spécialisés permettent d’aborder les points essentiels pour lancer un projet d’entreprise : business model, étude de marché, prospection, communication… Dans la même perspective, c’est aussi l’occasion d’acquérir une bonne connaissance des outils nécessaires au développement du projet, notamment l’usage du numérique aujourd’hui indispensable pour créer une entreprise et booster sa croissance.
Au-delà des aspects pratiques, ces réseaux sont des espaces idéaux pour apprivoiser les codes de l’entrepreneuriat actuel comme les modèles économiques émergents ou les nouvelles formes de collaboration. Ils représentent aussi une ressource précieuse pour avoir une bonne vision de l’écosystème entrepreneurial et des opportunités qu’il offre.
Enfin, l’échange est au cœur de ces structures. Il permet la mise en relation d’un réseau d’entrepreneurs qui partagent les mêmes expériences, ce qui aide à booster la confiance dans son projet. Bénéficier de retours d’expérience et faire travailler l’intelligence collective restent des atouts indiscutables pour les entrepreneurs en herbe.
*Source : Etude Adie « Seniors de plus de 45 ans, une génération qui n’a pas dit son dernier mot » - 2019