Alexandre Bredimas est le fondateur de Bluemapping. Son parcours, riche et atypique, l’a mené de l’Angleterre à l’Allemagne, puis en France, avec une constante : résoudre des problèmes complexes avec un impact concret et positif sur la société et l’environnement. Il nous partage son parcours et pourquoi le besoin de financement est nécessaire pour développer un projet innovant.
Il a commencé sa carrière en Allemagne dans le nucléaire, un domaine combinant énergie, diplomatie et stratégie. « Je voulais travailler dans un secteur comme l’eau, l’énergie, les transports ou les villes intelligentes », explique-t-il. Puis son cœur l’a ramené en France dans un cabinet de conseil spécialisé dans les projets européens. En parallèle, il fonde Strane, une structure dédiée à l’innovation environnementale. « Mon travail, c’est de prendre une innovation technique porteuse de sens et de l’amener sur le marché. » De projet en projet, il affine ses ambitions, jusqu’à la création de SEITSS en 2021, une entreprise axée sur la gestion et la valorisation des déchets. Dans ce foisonnement d’idées, un autre enjeu environnemental, encore méconnu, capte son attention : le ruissellement des eaux pluviales. C’est dans cette dynamique que naît Bluemapping en novembre 2022. Ce projet, issu de réflexions sur l’agrégation des données et les simulations hydrauliques, offre une solution technologique capable d’analyser et de prédire le phénomène du ruissellement.
Le ruissellement est un problème mal identifié, souvent confondu avec les inondations. Alexandre Bredimas précise : « Le ruissellement est le phénomène diffus d’écoulement de la pluie au sol. C’est un phénomène majeur du cycle de l’eau sur les territoires. » La mission de Bluemapping est simple. Il s’agit de modéliser le ruissellement des eaux de pluie pour mieux anticiper et prévenir les risques. « Le ruissellement est responsable des deux tiers des sinistres liés aux inondations en France. Ces inondations ont lieu loin de tout cours d’eau. Il affecte les personnes et les bâtiments, fragilise les infrastructures, emporte les polluants et dégrade les sols. », avance-t-il.
Cette solution repose sur une architecture scalable et des algorithmes de calcul haute performance. Cela permet de lancer un nombre illimité de simulations et de modéliser de grands territoires à haute résolution. Bluemapping est en mesure de simuler avec une précision inédite le comportement de l’eau en fonction des caractéristiques du sol, de la végétation, des infrastructures et des conditions météorologiques.
Grâce à l’accompagnement de l’IGN et du BRGM, Bluemapping a développé un jumeau numérique capable de traiter toutes les données automatiquement. Ainsi, la solution peut se déployer très vite, n’importe où.
L’innovation est de taille. Bluemapping est le premier outil capable de générer des informations précises avec un niveau de détails inédit. « Tous les gestionnaires d’infrastructures sont concernés », souligne Alexandre Brédimas. « La SNCF, par exemple, pourrait anticiper les interruptions de trafic dues au ruissellement. GRDF peut utiliser les prévisions de ruissellement pour mieux gérer l’impact des inondations sur ses réseaux ». Un enjeu de taille, tant pour les collectivités que pour les entreprises, confrontées à des coûts et des responsabilités croissantes face aux événements climatiques de plus en plus extrêmes. « C’est un enjeu de prévention essentiel, mais aussi une question de biens publics. Mieux gérer le ruissellement, c’est aussi préserver les nappes phréatiques et limiter l’érosion des sols », insiste Alexandre Bredimas.
Développer une technologie innovante nécessite des moyens financiers conséquents. « Quand on crée une entreprise, il faut pouvoir montrer le potentiel de sa solution aux clients avant même de générer du revenu. C’est de l’investissement pur. » Pour accompagner cette phase cruciale, l’utilité du projet Bluemapping a été reconnue par plusieurs dispositifs de financement.
France 2030 a accordé à l’entreprise une aide de 430 000 € pour un investissement de 777 000 €. Cette subvention permet d’optimiser la capacité de calcul et d’intégrer, en collaboration avec Airbus Defence and Space. Le CNES a aussi octroyé un projet pour assimiler davantage de données satellitaires. « Nous avons aussi bénéficié d’une bourse French Tech Emergence de Bpifrance », ajoute-t-il. L’entreprise a aussi bénéficié d’un appui fort de la part d’AWS pour migrer le prototype sur le cloud.
Outre optimiser la potentialité de calcul, ces financements sont aussi essentiels pour recruter des experts et assurer le déploiement commercial. « Sans ces aides, avancer serait beaucoup plus difficile » et d’ajouter : « Mais les démarches sont complexes. Heureusement, nous avons pu compter sur un excellent accompagnement de la CCI Paris Ile-de-France ! ».
Pour Alexandre Bredimas, l’entrepreneuriat demande un fort investissement de soi. Il connait des moments difficiles, des doutes sur la possibilité d’obtenir des financements, des nuits blanches. Mais ce qui lui donne la force de continuer, confie-t-il, c’est que « je sais pourquoi j’ai commencé, que je suis convaincu de l’utilité de mon projet. »
L’ambition de Bluemapping est claire. Devenir un acteur incontournable en matière de gestion du ruissellement, en France et à l’international. « Le marché est énorme, la pluie tombe partout, même dans le désert ! » ajoute-t-il, un brin amusé.
Au-delà du succès commercial, c’est la portée environnementale et sociétale qui motive l’entrepreneur. Chaque action contre le ruissellement contribue à recharger les nappes phréatiques, à préserver nos infrastructures et à mieux gérer l’eau. Pour lui : « C’est un véritable enjeu collectif. »
Aujourd’hui, Bluemapping est à un tournant. Grâce aux avancées technologiques et aux financements obtenus, l’entreprise se structure pour accélérer son développement. Un projet ambitieux, ancré dans une réalité toujours plus prégnante, qui montre que l’innovation peut être un formidable levier de transformation pour un monde plus résilient.
Fort de son expérience, Alexandre Bredimas partage quelques conseils essentiels :
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Inoé est une entreprise spécialisée dans la production de combustibles biomasse. Franck Mainard, directeur général, nous livre son retour d’expérience sur le programme France 2030, entre soutien pour leur croissance et appui pour répondre aux défis environnementaux et industriels.
