Créée en 2016, Inoé est structurée en trois branches afin d’exploiter au mieux l’ensemble des matières bois. La première valorise la ressource issue de la forêt francilienne, la deuxième recycle le bois résultant de l’entretien du paysage et des déchets bois et la troisième sécurise la logistique du transport vers les chaufferies de ses clients. Avec une équipe de 40 personnes et un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros, Inoé s'est imposée comme leader dans le secteur du bois énergie en Île-de-France. En prenant un axe plus industriel, leur objectif est, non seulement, de doubler le volume de matières entrantes en passant de 170 000 à 300 000 tonnes par an, mais également de « gagner en autonomie, d’être moins dépendant des fluctuations du marché, tout en ayant la capacité de répondre aux enjeux de décarbonation ».
Afin d’atteindre ces objectifs ambitieux, Inoé a décidé de s'engager dans le programme France 2030. Ce dispositif soutient les entreprises industrielles dans leur transition écologique et numérique, en finançant des projets innovants et structurants. Franck Mainard explique : « C’est l'opportunité de financer notre croissance et de faire de l’innovation pour passer en sept ans d'une entreprise pré-industrielle à une entreprise industrielle. »
France 2030 offre des opportunités exceptionnelles pour les entreprises ambitieuses qui souhaitent innover et grandir tout en respectant des impératifs environnementaux. Pour Inoé, le soutien du dispositif permet de réaliser des investissements stratégiques. L'un de ses principaux projets concerne la mise en place d'une unité de granulation de bois, essentielle pour répondre aux besoins des chaufferies urbaines de Paris. « Nous prévoyons un investissement de 6,5 à 7 millions d'euros, avec une demande de subvention et d'avances remboursables à hauteur de 2,7 millions d'euros. »
L’entreprise vise, par ailleurs, à décarboner ses processus et à innover dans la segmentation des produits pour maximiser la valorisation des matières premières. « Nous développons de nouvelles chaînes de production fixes et électriques pour réduire notre empreinte carbone. Notre objectif est de créer une bioéconomie lignocellulosique durable » explique Franck Mainard. Une dynamique qui s’inscrit dans une vision globale d’écologie industrielle territoriale. Dans son sillon, c’est près de 10 entreprises qui vont s’installer dans les 5 ans à venir, soit une création de 300 emplois en Île-de-France autour de la filière bois.
Les entreprises industrielles intéressées par les opportunités offertes par France 2030 peuvent postuler en répondant aux appels à projets publiés régulièrement sur des sites comme celui de l'Agence nationale de la recherche (ANR) ou de Bpifrance. La procédure pour se porter candidat implique la constitution d'un dossier détaillant le projet, ses objectifs, ses impacts potentiels et le plan de financement.
Le spectre des aides disponibles via le dispositif est très large. Plusieurs paramètres doivent au préalable être vérifiés pour faire les bons choix stratégiques et s’assurer que le dossier puisse aboutir. « Nous n’y sommes pas allés tout de suite. Nous devions au préalable faire le point sur notre capacité à faire, tant à l’interne que sur la compréhension du développement du marché biomasse » confie Franck Mainard. C’est ainsi que l’entreprise s’est entourée d’une équipe mixte avec un sénior expérimenté et une jeune ingénieure pour faire de la veille, suivre les appels à projets, les sélectionner et monter les dossiers. « C’est un travail de longue haleine qui nécessite une préparation rigoureuse et sérieuse avant le dépôt des dossiers. S’il n’y a pas 60 à 70% de chance de réussite, nous n’y allons pas. »
Pour maximiser ses chances de succès, Inoé a fait appel à un cabinet spécialisé dans l’innovation pour dégrossir et définir ses priorités. En parallèle, l’entreprise s’est surtout appuyée sur l'expertise de Julie Lamy et son équipe de la CCI Paris Île-de-France. « Leur accompagnement a été crucial. Ils nous ont aidés à structurer nos dossiers et à naviguer dans les complexités administratives pour obtenir l’aide financière biomasse. Leur soutien a permis d'optimiser nos chances de réussite » souligne Franck Mainard.
Une fois le dossier déposé, il est évalué par des experts indépendants selon des critères d'innovation, de viabilité économique et de contribution à la transition écologique et numérique. Les sessions portent d’une part sur le plan technique, d’autre part sur la partie financière. « Certes, l’État est généreux, mais c’est du 1 pour 1. Avant de se lancer, il a donc été nécessaire de vérifier notre propre capacité de financement ». La dernière étape est l’attribution potentielle d’un accompagnement financier et technique pour mener à bien les projets. « Cela fera globalement entre 6 à 6,5 mois que nous sommes sur le dossier. Un temps que l’on estime assez court ».
Pour Franck Mainard, son expérience avec France 2030 démontre l'importance d'un accompagnement solide et d'une vision stratégique claire. « Pour réussir, il faut être bien préparé, structurer son équipe et s'entourer des bons partenaires. Grâce à France 2030 et au soutien de la CCI, nous sommes en bonne voie pour atteindre nos objectifs et contribuer à la transition écologique de notre région. »