Lokki, lauréat des It Tuesday 2020, propose un logiciel SaaS de gestion et de réservation dédié aux loueurs d’équipements. Boostée par une levée de fonds en mai 2021, la jeune start-up grenobloise a multiplié par 4, le nombre de ses clients. Raphaël Masbou, co-fondateur, délivre de précieux conseils pour un pitch travaillé au cordeau et une approche structurée des futurs investisseurs.
Deux ans seulement après sa création, l'entreprise annonce à la fois sa première levée de fonds de 500 000 € et sa collaboration avec Décathlon.
Quels sont les secrets de votre pitch pour séduire investisseurs et grand compte ?
Beaucoup de préparation et un but : voir le plus rapidement possible des étoiles briller dans les yeux de nos interlocuteurs. Le pitch donne l’envie d’embarquer dans l’aventure Lokki, dès maintenant, sans quoi on passerait à côté d’une belle opportunité.
Pour le construire, nous sommes partis de notre vision et d’une problématique à laquelle nous répondons par la meilleure des solutions.
Notre pitch a été construit après de très nombreuses répétitions.
Il faut savoir le faire évoluer après chaque rendez-vous en s’interrogeant sur les réactions provoquées, positives ou pas. Une fois le socle bâti, le pitch doit s’adapter aux profils des cibles. Comme un CV, il existe des versions différentes. Avant de rencontrer des investisseurs, nous étudions leurs valeurs, leurs centres d’intérêts pour les intégrer dans notre discours. Devant un prospect, le pitch prend un ton plus commercial et illustratif.
L’objectif est que le futur client se projette dans le monde de demain avec Lokki.
Comment vous êtes-vous préparé à la levée de fonds sachant que c’est votre première expérience d’entrepreneur ?
Nous devions d’abord être certains d’avoir besoin de cet apport. Ce n’est pas toujours le cas.
Nous aurions pu opter pour de la croissance organique, mais notre environnement étant très concurrentiel, il fallait très vite capter des parts de marché.
Lokki avait besoin de moyens pour développer ses équipes et répondre aux nombreuses demandes. Lors des IT Tuesday, plusieurs business angels, dont Seed4Soft, nous ont remarqués. Nous nous sommes revus plusieurs fois pour pitcher et repitcher face à différents interlocuteurs. Après un audit de Lokki, nous sommes entrés en négociation, soutenus par un avocat.
Comme il ne faut jamais mettre ses œufs dans le même panier, nous sommes partis à la rencontre d’une quinzaine d’autres business angels, particuliers et fonds d’investissement… Après un mois et demi de road-show, les discussions ont continué avec Super Capital. Le choix de ce deuxième investisseur a été une question de feeling et d’ambition commune.
Si vous aviez deux conseils à donner pour réussir sa levée de fonds ?
Dans le choix des investisseurs à rencontrer, catégorisez ceux de vos rêves, et ceux qui le sont moins.
Commencez par les derniers, l’enjeu sera moindre. Ils vous permettront d’améliorer votre présentation et de consolider votre dossier. Vous arriverez ainsi beaucoup mieux préparés face à votre cible prioritaire.
Autre conseil : s’extraire de l’opérationnel.
Devant un investisseur, laissez votre quotidien et ses problèmes de côté. C’est le CEO que vous êtes qui prend le dessus, donne de la hauteur et défend sa vision.
Quel entrepreneur vous inspire ?
Sans hésiter : Guillaume Moubeche, co-fondateur de lemlist. Il a l’entreprenariat dans le sang. Sa grande force est de créer des relations humaines. Il est bienveillant, à l’écoute et vous donne l’envie de réussir. Ses recommandations m’ont été très utiles.