14e Forum Europe : Faire de l'IA une alliée de croissance pour votre entreprise - 28 mai 2024 - Paris 8ème
Retour sur le Forum Europe 2024 : Faire de l'IA une alliée de croissance pour votre entreprise
Actualité
Le 28 mai, à la CCI Paris Ile-de-France, s’est tenue la 14e édition du Forum Europe. Organisé dans le cadre du programme Enterprise Europe Network, l’événement a mis à l’honneur l’IA. A l’occasion de tables rondes, plusieurs experts et dirigeants ont donné des clés aux entreprises pour les aider à s’approprier et développer l’IA afin de favoriser leur croissance et leur compétitivité.
Animé par la journaliste tech Delphine Sabattier, le forum s’est ouvert avec une allocution de Dominique Restino, président de la CCI Paris Ile-de-France, rappelant l'IA comme priorité pour la France et pour l’Union européenne : “l’IA est un élément central de la transition numérique et une priorité de l’UE. C'est elle qui permettra de garantir notre autonomie stratégique.”
L’IA, un enjeu national et européen
Pour la première table ronde sur les enjeux de l’IA au niveau national et européen, 4 experts ont dressé un état des lieux : Guillaume Avrin coordinateur national IA Ministère de l’économie et des finances; Vincent Rapp responsable sectoriel numérique Bpifrance; Polina Khomenko analyste politique à la Commission européenne et Gaël Varoquaux directeur de recherche à l’INRIA.
Ainsi, 70% des patrons de TPE/PME n’ont toujours pas déployé de solution d’IA dans leur entreprise. Si les promesses de l’IA sont alléchantes, l’application reste compliquée et le retour sur investissement n’est pas toujours évident pour les dirigeants de petites structures. L’enjeu est donc de faire adhérer les petites entreprises à l’IA.
Pour faire de la France un leader de l’IA et convaincre les entreprises d’adopter cette technologie, le gouvernement a promis une enveloppe de 360 millions d’euros d’ici 2030. A cet horizon, l’Etat s’est fixé de former 100 000 personnes à l’IA en mettant en place des formations dès la 6e et en rendant la filière IA plus égalitaire entre les hommes et les femmes.
Avec des solutions françaises d’IA générative parmi les meilleures au monde, la France reste le premier écosystème pour l’IA en Europe.
Les 4 experts ont conclu cette table ronde en fournissant des clés pour accélérer la stratégie de croissance de l’IA : l’open source afin de mutualiser les coûts, une gouvernance des données avec une réglementation européenne qui encadre le développement de l’IA tout en soutenant l’innovation et qui unit les différents acteurs au niveau européen, ou encore la commande publique.
Retour d’expérience de deux entreprises ayant implémenté l’IA
Alexandre Macieira Coelho dirige Henri Wartner Group leader dans la blanchisserie connectée destinée à l’hôtellerie de luxe d’Ile-de-France. Chaque pièce de linge est équipée d’une puce RFID permettant le suivi de traitement en temp réel. Toutes les machines et sources d’énergie sont également connectées. “Nous avons pu collecter de très gros volumes de données sur la plateforme Salesforce. Très tôt nous avons pu structurer ces données.” Le premier projet d’IA a coûté 50 000 euros. Les projets actuels peuvent couter entre 10 000 et 150 000 euros. L'intégration de l’IA a permis à l’entreprise d’assoir sa stratégie commerciale avec une croissance de plus de 20% chaque année. La supply chain a pu être optimisée en réduisant les stocks, en augmentant leur vitesse de circulation et en réduisant les pertes de linge. Le service client a aussi pu être amélioré avec beaucoup moins de rupture client grâce à des algorithmes qui prédisent les demandes et commandes. “Grâce à l’IA, nous sommes capables de communiquer à chaque client sa consommation carbone”.
Alain Rolland est fondateur de Stations-e, startup qui propose des stations dites multiservices intégrant des recharges électriques, des télécommunications et des casiers connectés. Afin de déployer ses stations, il a fallu trouver des emplacements les plus optimisés possibles. Il a donc été nécessaire de mélanger des données télécoms, les casiers connectés et les bornes de recharge électrique. Ceci a nécessité d’intégrer un certain nombre de paramètres à pondérer. Les outils d’information géographique se sont vite montrés insuffisants, vu le nombre de paramètre à intégrer. C’est là que l’IA s’est révélée beaucoup plus rapide que l’humain pour faire des préconisations des meilleurs sites d’implantation des stations. “On passe encore par des personnes pour décider et arbitrer sur le choix proposé par l’IA”, ajoutant : “Nous avons commencé par utiliser de l’open data sur les réseaux de recharge existants, puis nous avons pu travailler sur nos propres données. Notre premier modèle nous a coûté 40 000 euros. La seconde série de modèles varie entre 50 000 et 100 000 euros”.
Intégrer l’IA dans son entreprise : comment s'y prendre ?
Les échanges se sont poursuivis avec une 3e table ronde, mettant à l’honneur six experts : Katya Lainé, présidente de commission IA Numeum; Virginie Desbordes, responsable pole confiance numérique à l’AFNOR; Agnès Delaborde, Responsable de département LNE (Laboratoire national de métrologie et d’essais) et Caroline Chopinaud, directrice générale de Hub France IA; Vincent Criquebec, chef de projet IA Booster France 2030 Bpifrance et Matthieu Boussard, ingénieur R&D Craft AI, Systematic Paris Région.
Dans tous les secteurs d’activité, les entreprises veulent implémenter l’IA mais ne savent pas comment s’y prendre. Voici quelques clés :
Définir et prioriser les cas d’usage
Pour commencer, il est recommandé d’identifier les cas d’usage. “Il faut réaliser un audit de la situation et regarder quels process peuvent être optimisés. Dans certains cas, d’autres outils peuvent être choisis” explique Katya Lainé.
S’intéresser au retour sur investissement
Matthieu Boussard recommande ensuite de définir très tôt des KPIs pour mesurer le retour sur investissement. “Cela n’est pas toujours évident mais l’entreprise doit se demander ce qu’elle gagnera en lançant un projet d’IA”.
Choisir un prestataire référencé
Lorsqu’elles n’ont pas les compétences en interne, les entreprises doivent trouver les bons prestataires : “il faut s’intéresser aux références du prestataire et ne pas hésiter à lui demander des recommandations” conseille Vincent Criquebec. Pour cela, il existe aussi des cartographies des acteurs de référence de l’IA. Ces outils permettent aux entreprises de choisir des prestataires dont les normes et les standards correspondent à leurs intérêts.
Donner confiance et se prémunir des risques
Virginie Desbordes insiste sur le besoin de créer de la confiance avec l'utilisation de l'IA. L'IA est un formidable vivier d'opportunités mais les donneurs d'ordre et clients ont besoin d'être rassurés. Des outils de confiance ont été proposés par l'AFNOR avec la mise en place de normes volontaires . La norme ISO/IEC 42001 qui propose un cadre pour un système de management sans brider l'innovation va dans ce sens.
Agnès Delaborde rappelle que l'IA comporte des risques, tels que sécuritaires ( véhicules autonomes par exemple) ou discriminatoires. Le LNE élabore également des référentiels de certification qui répondent à ce besoin de confiance pour être cohérent notamment avec les besoins de l'industrie.
Solliciter des aides
Des dispositifs existent pour aider les entreprises à intégrer des solutions d’IA, tels que l’initiative IA Booster de Bpifrance inscrite dans le plan France 2030ou le Pack IA de la Région Ile-de-France au service des PME et ETI franciliennes. Ces programmes offrent aux entreprises du conseil, de la formation ainsi que des subventions.
Former les collaborateurs
Une fois la solution implémentée, embarquer et former les collaborateurs est clé pour les aider à se familiariser avec les outils d’IA. Pour les faire monter en compétences, il est ensuite nécessaire de former les équipes aux différents risques (sécuritaires, éthiques...).
La place de la France et de l’Europe dans l’IA
Patrick Perez, directeur du laboratoire de recherche en IA, Kyutai, s'est exprimé sur l’importance pour la France et l’Europe d’accélérer au sujet de l’IA, notamment pour des enjeux économiques et de souveraineté. Il a également rappelé la nécessité de garder la maîtrise sur une technologie très puissante qui prend une place de plus en plus importante dans nos vies.
Afin d’encadrer l’usage de l’intelligence artificielle (IA), le Parlement européen a adopté le 13 mars 2024 un règlement établissant des règles concernant l’IA. Tour d’horizon des ambitions de ce règlement et des conséquences pour les entreprises.
Dans la lignée de France Relance et PIA, France 2030 est un plan d’investissement inédit de 54 milliards d’euros pour soutenir l’innovation par le biais d’appels à projets. L’objectif : positionner la France en leader du monde de demain. Les entreprises du territoire qui s’inscrivent dans des secteurs d’activité stratégiques et dont les projets sont innovants pourront donc bénéficier de financements exceptionnels pour engager leur transition.