Les salons internationaux, qu'ils se déroulent à Paris, en Île-de-France ou à l'étranger, constituent des outils efficaces pour prospecter de nouveaux clients.
Fils d'orfèvre, Francis Gelb créé Sabre en 1993, une entreprise française dédiée à l’art de la table dont les collections de couverts haut-de-gamme sont déjà emblématiques à l’international. Francis Gelb a reçu le Prix de l’exportateur francilien de l’année 2022 de la Team France Export lors de la cérémonie des trophées Moci du 7 novembre 2022.
L’export, était-ce une évidence pour votre entreprise ?
L’export a toujours fait partie de l’identité de marque de Sabre. Moins d’un an après sa création, en février 1994, Sabre a rencontré le succès à l’international après que nos couverts Vichy aient fait la couverture d’un magazine japonais au salon de Francfort et après un premier salon à New York. Depuis près de 30 ans, nous réitérons notre présence chaque année sur les mêmes salons professionnels, à commencer par Maison & Objet à Paris.
Sans le savoir, nous avons construit notre storytelling autour de l’art de vivre à la française, qui est bâti pour l’export. Nous avons aussi beaucoup misé sur le digital, pilier de notre stratégie : un site esthétique et performant pour le BtoC est fondamental… et amène du BtoB !
Aujourd’hui, nous réalisons plus de 90% de notre chiffre d’affaires à l’international. Nos principaux marchés à l’export sont les États-Unis (avec une clientèle très fidèle depuis nos débuts), puis La Corée, La Chine, la Suède (grâce à Arket, filiale d’H&M) et enfin, le Royaume-Uni.
Comment l’export a transformé votre entreprise ces dernières années et quelles sont vos ambitions structurelles ?
Si la crise économique de 2008 a profondément impacté notre activité, la crise Covid a au contraire accéléré notre business, grâce notamment à un repositionnement stratégique survenu en 2019. Sabre est passé de 4 à 12 millions d’euros de chiffre d’affaires en deux exercices, et ce malgré les problèmes d’approvisionnement.
Notre atelier en région parisienne a grossi, évolué et déménagera d’ici un an… Une centaine de mètres plus loin ! Par ailleurs, nous ouvrons une filiale aux États-Unis, qui sera effective d’ici début 2023. Nos gros chantiers 2023 à l’export sont l’Inde, puis le Japon.
Nous allons également intégrer dans l’équipe un directeur commercial export, qui encadrera les projets sur place. L’étape ultime pour nous serait l’ouverture de boutiques à Londres, New York et Tokyo, le retail étant la plus belle publicité qu’on puisse offrir à une marque.
Quels conseils donneriez-vous aux entreprises primo-exportatrices qui souhaitent se lancer à l’international ?
La meilleure stratégie à l’export, c’est la constance ! Il est nécessaire de construire une relation de confiance sur le long-terme avec ses clients et partenaires. La régularité des actions et la présence aux événements-clés de votre secteur est fondamentale. Attention toutefois, l’entêtement est contre-productif : si l’appétence d’un marché à l’export ne se développe pas, les primo-exportateurs doivent revoir leur stratégie afin d’éviter un trop grand déficit financier, et tenter de pénétrer un nouveau marché.
Enfin, cela peut paraître anecdotique, mais le sérieux est également un facteur très important. Bien préparer ses rendez-vous, respecter les délais… Quel que soit le pays, il n’y a pas d’improvisation à l’export, il faut avoir une démarche export cohérente. Et pour commencer, il est tout à fait possible de faire de l’export depuis la maison, par le biais de salons professionnels en France !