Les salons internationaux, qu'ils se déroulent à Paris, en Île-de-France ou à l'étranger, constituent des outils efficaces pour prospecter de nouveaux clients.
Avec l’envie de faire revivre la tradition, Nadège Gaultier et Laura Goninet ont fondé Confiture Parisienne en 2015. C’est en plein cœur de Paris, sous le viaduc des arts que sont confectionnées ces confitures artisanales d’exception, à base de fruits français sélectionnés. Vendues dans des pots laqués de blanc et finement décorés, elles symbolisent le savoir-faire français et se vendent aujourd’hui dans plusieurs pays du monde entier.
Comment votre fabrication française a-telle permis à Confiture Parisienne de se démarquer sur le marché étranger ?
Depuis toujours, Paris bénéficie d’une identité très forte à l’étranger. Ville lumière, ville de la gastronomie, du haut de gamme, de l’art de vivre… Il y a un réel engouement sur la culture et l’histoire de la France. Basée à Paris, notre entreprise symbolise cette excellence française et parisienne, avec des produits artisanaux de très grande qualité. Nos confitures sont fabriquées de manière traditionnelle, au chaudron de cuivre, avec des fruits à 90% français. Notre laboratoire est situé à Paris, sous le viaduc des arts, où nous avons 350m2 d’espace pour fabriquer nos confitures et en vendre une partie. Nos préparations sont ensuite mises dans des pots qui ont la particularité de ne pas ressembler à des pots de confiture classiques. Laqués de blanc, ils ont plusieurs avantages en termes de conservation, d’esthétisme et de différenciation face aux habituels pots transparents. C’est un joli écrin, qui peut facilement être considéré comme cadeau pour ses proches ou son entreprise.
Grace à cela, nous avons rapidement eu l’opportunité de vendre ailleurs. Un premier magasin new-yorkais s’est approché de nous, puis c’est la Corée qui a voulu vendre nos produits. Aujourd’hui, sur nos ventes en B to B, l’export représente 40% de notre chiffre d’affaires. Nous avons des revendeurs au Japon, en Corée, aux États-Unis, aux Émirats arabes unis et bientôt en Chine.
Où en êtes-vous aujourd’hui ? Souhaitez-vous faire progresser l’export de Confiture Parisienne ou vous étendre sur le marché français ?
On peut dire que le travail entamé depuis 8 ans porte ses fruits ! Nous avons été patient, et aujourd’hui, on commence à se faire identifier et à recevoir des propositions de la part de revendeurs. Le développement international est un travail de longue haleine, mais on voit bien qu’il y a un réel marché. Il faut maintenant persévérer et être assez agile pour accueillir les opportunités lorsqu’elles arrivent. Actuellement, nous avons encore besoin d’affiner notre stratégie, notamment aux États-Unis et au Japon. Nos produits sont des produits d’exception, qui ne se vendent pas au prix d’une confiture classique. Etant les seules sur le marché à proposer ce type de produits, nous avons de la pédagogie à faire auprès des acheteurs. C’est un avantage concurrentiel énorme, mais cela veut aussi dire que tout est encore à créer !
Pour se construire de nouveaux réseaux et rencontrer de nouveaux pays potentiels acheteurs, nous participons régulièrement à certains salons tel que le Fancy Food Show à New York ou encore le salon Maison & Objet à Paris. C’est un bon moyen de rencontrer de nouveaux pays et d’imaginer de nouvelles collaborations.
Concernant le marché français, nous souhaitons également renforcer notre présence sur le territoire. C’est ici que notre identité de marque se construit, c’est notre socle de légitimité qu’il ne faut surtout pas négliger.
Quels conseils donneriez-vous à une entreprise française qui souhaite vendre à l’international ?
Mon premier conseil est de ne pas se lancer à l’international seul, mais de solliciter les personnes nécessaires, notamment en logistique. L’export est une super opportunité qu’il est nécessaire de préparer, surtout quand on est une petite entreprise. Cela peut être tentant de se laisser aller par l’enthousiasme, nous avons nous même fait cette erreur. On s’est vite rendu compte que nous n’étions pas logisticiennes, et que nous avions besoin d’aide sur certains sujets. L’important est de déléguer aux bonnes personnes tous les sujets que l’on ne maîtrise pas, afin que cela se passe au mieux.
Autre conseil très important, il ne faut surtout pas hésiter à être exigeant face aux distributeurs : mettre en place un cahier des charges, avec des questions précises sur le marché envisagé, le lieu de revente, son prix et sa stratégie de développement. Ne pas oser négocier parce qu’on est une petite entreprise, c’est une erreur trop courante. Le marché de l’international se construit lentement, il faut faire preuve de persévérance, et dans notre cas, faire de la pédagogie sur certains produits encore inconnus sur le marché.