
Bénéficiez de conseils juridiques délivrés par une équipe de juristes pluridisciplinaires, experts des problématiques de l'entrepreneuriat et du développement des TPE-PME.
Lors du dépôt de votre dossier de création d'entreprise, vous devrez choisir le régime d’imposition des bénéfices ainsi que celui de la TVA.
Pour vous aider, voici un panorama des principales dispositions fiscales applicables à votre entreprise.
Lors du dépôt de votre dossier de création d'entreprise (formulaire M0 ou P0) au Centre de formalités des entreprises (CFE) compétent, vous devrez déterminer le régime d'imposition des bénéfices ainsi que le régime d'imposition de la TVA de votre entreprise.
Sachez que vous relevez d'un régime de plein droit mais que vous pouvez, sous conditions, opter pour d'autres régimes plus adaptés à votre situation.
Votre choix devra tenir compte, notamment, de :
Remarque : depuis le 1er janvier 2009, le statut d'auto-entrepreneur permet à tout salarié, retraité, demandeur d'emploi ou étudiant d'exercer une activité commerciale ou artisanale :
Nous nous en tiendrons ici aux activités à caractère commercial ou industriel qui relèvent du CFE des chambres de commerce et d'industrie.
Pour les activités libérales ou artisanales, nous vous renvoyons respectivement aux CFE des URSSAF ou des chambres de métiers et de l'artisanat.
La détermination de votre régime d'imposition se fait en deux étapes. Il convient de déterminer :
Si vous exercez votre activité en entreprise individuelle ou si vous êtes une personne physique associée d'une société soumise à l'IR de plein droit (EIRL, EURL, SNC...) ou sur option (SARL, SA, SAS – cf. infra tableau récapitulatif des impositions envisageables), les bénéfices réalisés sont soumis au barème progressif de l'impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
Les résultats sont imposés directement entre les mains de l'entrepreneur individuel ou de chacun des associés en proportion de leur part dans le capital de la société.
Si aucun bilan n'est dressé par la société au cours de l'année de sa création (N), l'impôt dû au titre de cette année N est calculé sur les bénéfices réalisés entre le commencement des opérations et le 31 décembre de cette même année N.
Ces bénéfices viennent ensuite en déduction des résultats du bilan (N+1) dans lequel ils sont compris.
Dans les sociétés soumises à l'IR, les associés doivent payer l'impôt, même si le bénéfice n'a pas été distribué.
Remarque : Depuis le 1er janvier 2009, les entrepreneurs individuels ont la possibilité d'opter pour un versement libératoire de l'impôt sur le revenu.
Trois conditions seront exigées :
Ce régime est également ouvert aux " auto-entrepreneurs " répondant aux conditions énumérées ci-dessus.
Si vous décidez de constituer une société commerciale (par exemple SARL, SA, SAS, EIRL) soumise à l'IS, celle-ci acquittera elle-même l'impôt sur les bénéfices, en tant que personne morale distincte de ses associés.
Les sociétés nouvelles sont dispensées du versement d'acomptes d'IS jusqu'à la clôture de leur premier exercice.
Par ailleurs, elles ne sont pas tenues de déposer leurs comptes annuels (bilan, compte de résultat, annexe) au cours de la première année civile d'activité (N).
La date du premier paiement d'IS est reportée au plus tard au 31 décembre de l'année N+1. Aucune imposition ne sera alors établie au titre de l'année N.
Pour les sociétés contrôlées à 75 % par des personnes physiques, dont le chiffre d'affaires HT est inférieur à 7.630.000 euros et dont le capital est entièrement libéré à la clôture de l'exercice, le taux d'IS est ramené à 15 % dans la limite de 38.120 euros de bénéfice, de 28 % de 38.120 euros à 75.000 euros.
Au-delà, de 38.120 euros, les bénéfices sont taxés à 28 % jusqu'à 500.000 euros et à 33,33 % au-delà de ce dernier montant.
Par ailleurs, si les associés d'une société soumise à l'IS décident lors de l'assemblée annuelle d'approbation des comptes de procéder à une distribution de dividendes, chaque associé, personne physique, est assujetti à un Prélèvement Forfaitaire unique (PFU).
Ce PFU, nouveauté de la Loi de finances pour 2018, est au taux global de 30%. Cependant, le contribuable peut choiser de soumettre ses dividendes au barème de l'impôt sur le revenu. Il bénéficiera alors d'un abattement de 40%.
Ce tableau reprend le type d'imposition envisageable (IR ou IS) en fonction de la forme de société choisie :
Forme de société | IR | IS |
Entreprise individuelle | X | |
EIRL | X | Possibilité d'option sous certaines conditions |
SNC | X | Possibilité d'option sous certaines conditions |
EURL | X | Possibilité d'option sous certaines conditions lorsque l'associé unique est une personne physique(1) |
SARL de famille | Possibilité d'option (2) | X |
SARL - SA - SAS | Possibilité d'option sous certaines conditions (3) | X |
(1) EURL dont l'associé unique est une personne morale est soumise de plein droit à l'IS.
(2) SARL formée entre parents en ligne directe, entre frères et soeurs, entre conjoints ou entre partenaires liés par un PACS.
(3) Pour exercer l'option, la société doit remplir les conditions suivantes :
Une fois déterminé l'impôt sur les bénéfices dont vous serez redevable (IR/BIC ou IS), vous devrez formuler un choix au CFE (qui transmettra aux services fiscaux) en matière de régime d'imposition.
Le principal critère de distinction reste celui du montant du chiffre d'affaires (prévu ou réalisé) de l'entreprise.
Il est applicable aux entreprises individuelles ou auto-entreprises dont le chiffre d'affaires annuel hors taxes n'excède pas :
Attention, les seuils de la franchise de TVA restent fixés respectivement à 82.800 euros hors taxe et à 33.200 euros hors taxe.
Les recettes brutes sont reportées sur la déclaration annuelle des revenus n° 2042 et sont imposées après application d'un abattement forfaitaire de 71 % pour les entreprises de vente de marchandises ou de prestations d'hébergement et de 50 % pour les prestataires de services (pour mémoire, les bénéfices non commerciaux - BNC - bénéficient d'un abattement forfaitaire de 34 %).
Le résultat est établi d'après une comptabilité précise mais allégée. Il est déterminé en tenant compte des charges réellement supportées.
Le régime simplifié constitue le régime de droit commun pour les entreprises dont le chiffre d'affaires annuel n'excède pas 789.000 euros HT pour les entreprises d'achat-revente et 238.000 euros HT pour les entreprises de prestation de services.
Ce régime est ouvert sur option aux entreprises relevant normalement du régime micro.
Au-delà des limites fixées pour le réel simplifié, le régime du réel normal s'applique. Le régime est également applicable, sur option, aux entreprises relevant du régime micro-entreprise ou du régime simplifié.
Le résultat est établi d'après une comptabilité précise et régulière, plus détaillée que pour le régime simplifié : davantage de tableaux comptables et fiscaux sont à joindre à la déclaration de résultat.
Comme pour le réel simplifié, le résultat est également déterminé en diminuant le chiffre d'affaires de l'ensemble des charges d'exploitation réellement supportées.
Ce tableau reprend de façon synthétique les régimes d'imposition dont vous relevez de plein droit et ceux pour lesquels vous pouvez opter, en fonction de l'activité exercée et du chiffre d'affaires prévu ou réalisé :
Chiffre d'affaires activité de vente | Chiffre d'affaires activité de prestation de services | Forme juridique | Régimes d'imposition |
< 170.000 euros HT | < 70.000 euros HT |
Entreprise individuelle (dont auto-entrepreneur) EURL dont le gérant est l'associé unique |
Micro-entreprise/versement forfaitaire libératoire Option possible pour le réel simplifié ou le réel normal |
< 789.000 euros HT | < 238.000 euros HT | Entreprise individuelle EIRL EURL Sociétés de personnes Sociétés de capitaux |
Réel simplifié Option possible pour le réel normal |
Compris entre 170.000 et 7898.000 euros HT | Compris entre 70.000 euros HT et 238.000 euros HT | Entreprise individuelle EIRL EURL Sociétés de personnes Sociétés de capitaux |
Réel simplifié Option possible pour le réel normal |
> 789.000 euros HT | > 238.000 euros HT | Toutes formes juridiques | Réel normal obligatoire |
Rappel : les démarches auprès des organismes ou administrations que les entreprises doivent effectuer lors de leur création sont centralisées au CFE.
Ainsi, la déclaration d'existence et d'identification que tout nouvel assujetti à la TVA doit remplir est à déposer directement au CFE.
Sachez que le régime de TVA suit de plein droit le régime d'imposition des bénéfices. Il est déterminé en fonction de la forme de l'entreprise (entreprise individuelle, société de personnes ou société de capitaux) et du chiffre d'affaires prévisionnel.
Les limites de chiffre d'affaires sont les mêmes en matière d'imposition de bénéfices et de TVA (par exemple : pour la franchise en base de TVA, le chiffre d'affaires doit être inférieur à 82.800 euros pour l'activité de vente de marchandises ou de fourniture de logement et inférieur à 33.200 euros pour les prestations de services).
Cependant, depuis le 1er janvier 2015, il est nécessaire également que le montant de TVA exigible au cours de l'année précédente n'excède pas 15.000€ pour pouvoir bénéficier du régime réel simplifié en matière de TVA.
Vous pouvez néanmoins opter pour d'autres régimes plus adaptés à votre situation et même, parfois, dissocier le régime d'imposition des bénéfices du régime de TVA.
De plein droit ou sur option, il existe trois régimes déclaratifs en matière de TVA :
Une entreprise soumise au régime des micro-entreprises est nécessairement en franchise en base de TVA.
Les sociétés commerciales exclues du régime des micro-entreprises (SARL, EURL, SA, etc.) peuvent néanmoins opter pour la franchise en base, à condition d'avoir un chiffre d'affaires inférieur à 82.800 euros ou 33.100 euros, selon le type d'activité exercée (vente de marchandises et fourniture de logement ou prestations de services).
Les entreprises en franchise de TVA sont dispensées de déclarer et de reverser cette taxe à l'administration fiscale, mais ne peuvent corrélativement ni la facturer à leurs clients ni pratiquer elles-mêmes de déduction de TVA.
Que vos bénéfices soient imposés à l'impôt sur le revenu (catégorie BIC ou BNC) ou à l'impôt sur les sociétés, vous êtes concerné par ce régime en tant que redevable de la TVA, si votre chiffre d'affaires H.T est compris entre :
Attention :
Vous êtes également placé sous ce régime si vous relevez normalement de la franchise en base de TVA et que vous avez opté pour le paiement de la TVA à la SSI (ex RSI).
La SSI en TVA se caractérise par le paiement de 2 acomptes au cours de l'année ou de l'exercice et le dépôt d'une déclaration annuelle n°3517 CA12/CA12E.
Ils doivent être téléréglés en juillet et décembre, à l'appui de l'avis d'acompte n° 3514 qui doit obligatoirement être télétransmis.
Ils sont automatiquement calculés sur la base de votre TVA due l'année précédente (avant déduction de la TVA relative aux biens constituant des immobilisations).
L'acompte de juillet représente 55 % de cette base, et celui de décembre à 40 % de cette même base.
Votre échéancier est consultable dans votre espace sécurisé accessible sur ce site.
Lorsque la base de calcul de vos acomptes est inférieure à 1.000 €, vous êtes dispensé du versement d'acomptes : vous ne payez votre TVA pour l'année entière qu'au moment du dépôt de la déclaration CA12/CA12E.
Vous devez déposer la déclaration annuelle :
La déclaration CA 12 ou CA12 E récapitule l'ensemble de la TVA due pour l'année, et fixe la base de calcul des acomptes de l'année suivante.
Elle vous sert aussi à déterminer le solde de TVA éventuel qu'il vous reste à payer, après déduction des acomptes versés durant l'année ou l'exercice.
Les entreprises qui relèvent du régime réel normal doivent souscrire une déclaration mensuelle de TVA (CA 3) reprenant les opérations effectuées au cours du mois précédent et ensuite verser l'impôt correspondant.
Cette déclaration peut être souscrite chaque trimestre si la TVA due annuellement est inférieure à 4.000 euros.
Les entreprises relevant du régime réel simplifié peuvent, sur option valable deux ans, choisir de faire des déclarations mensuelles CA 3 (régime du " mini réel ").
Seules les souscriptions en numéraire au capital des PME en phase d'amorçage, de démarrage ou d'expansion ouvrent droit à une réduction d'impôt sur le revenu.
Afin de bénéficier de cette réduction, il convient de souscrire au capital initial ou à une augmentation de capital d'une PME non cotée, soumise à l'IS, répondant à la définition de PME, créée depuis moins de 5 ans, comportant moins de 250 salariés et ayant un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros.
Vous pouvez, alors, bénéficier d'une réduction d'impôt sur le revenu égale à 18 % du montant de vos versements, retenus dans la limite de 50.000 euros pour les célibataires et 100.000 euros pour un couple marié ou pacsé, soit une réduction d'impôt maximum de 9.000 euros et 18.000 euros.
La zone d'aide à finalité régionale (AFR) :
La zone de revitalisation rurale (ZRR) :
Elle est assise sur deux impôts : la cotisation foncière des entreprises (CFE) et la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).
La première correspond à la valeur des biens immobiliers, basée sur le foncier. La deuxième concerne les entreprises commerciales réalisant un chiffre d'affaires supérieur à 152.500 €.
En pratique, il existe une exonération si le chiffre d'affaires n'excède pas 500.000 euros.
La CVAE de l'entreprise est égale à la (valeur ajouté x taux effectif d'imposition).
Elle reste due, en principe, par toutes les personnes physiques ou morales, qui exercent à titre habituel une activité professionnelle non salariée.
Il s'agit d'un impôt local, acquitté annuellement dans chaque commune où le redevable dispose de locaux ou de terrains.
Le taux de cette taxe est égal à 0.68 % des salaires bruts, porté à 0.44 % pour les départements de l'Alsace-Moselle.
Les entreprises de 250 salariés et plus, ne respectant pas un certain seuil, sont soumises à la contribution supplémentaire à l'apprentissage.
Elle est composée du montant total des rémunérations imposables et des avantages en nature versés pendant l'année au personnel : salaires, cotisations salariales, primes, gratifications, indemnités, pourboires, etc.
Le pourcentage est porté à 0,8 % dans le cas où l'employeur finance le compte personnel de formation à hauteur de 0,2 % du montant des rémunérations (à condition de conclure un accord collectif d'une durée de 3 ans).
Effectif moyen de l'entreprise | Taux de cotisation |
jusqu'à 10 salariés (pour la déclaration 2018) | 0.55 % |
à partir de 11 salariés (pour la déclartion 2018) | 1 % |
Attention : certaines branches professionnelles peuvent fixer des taux supérieurs.
Les entreprises employant au minimum 20 salariés sont soumises à l'obligation d'investir une fraction des salaires au titre de la participation à l'effort de construction de logements dite le " 1 % patronal ".
La participation correspond à 0,45 % du montant des salaires bruts payés au cours de l'année précédente sous la forme d'investissement en faveur de la construction de logement.
A défaut, une cotisation forfaitaire de 2 % calculé sur le total des rémunérations de l'année précédente devra être versée.
Des droits d'enregistrement sont exigibles lors de la réalisation de certaines opérations liées à la vie de l'entreprise (constitution, augmentation ou réduction du capital, transformation, dissolution, notamment).
L'acquisition de parts sociales (titres de SARL, EURL ou SNC par exemple) donne lieu au paiement par l'acquéreur, d'un droit de 3 % calculé sur le prix de cession diminué d'un abattement égal pour chaque part sociale, au rapport entre 23.000 euros et le nombre
total de parts dans la société.
Les cessions d'actions (titres de SA, SAS), sont quant à elles soumises à un droit de 0.1 %.
Lors d'une cession de fonds de commerce, de clientèle ou de droit au bail, l'acquéreur doit verser des droits d'enregistrement dont le montant global, calculé sur le prix de cession (ou valeur si celle-ci est supérieure) est de :
Sont exonérés de droits d'enregistrement, les apports purs et simples en numéraire.
Les apports en nature réalisés par les associés fondateurs au moment de la constitution de la société sont exonérés de droits d'enregistrement s'ils s'engagent à conserver pendant trois ans les titres de la société reçus en contrepartie de l'apport.
Bénéficiez de conseils juridiques délivrés par une équipe de juristes pluridisciplinaires, experts des problématiques de l'entrepreneuriat et du développement des TPE-PME.
Les cadeaux d'affaires remis dans le cadre de relations commerciales obéissent à un régime fiscal particulier, dont le respect fait l'objet d'une stricte surveillance de la part de l'administration fiscale.
Le crédit d’impôt « prospection commerciale » dit crédit d'impôt export est un dispositif institué en faveur des moyennes entreprises pour les dépenses de prospection commerciale qu’elles engagent.