La déclaration de créances
Fiche pratique
INFOREG

La déclaration de créances est une formalité obligatoire pour les créanciers qui souhaitent obtenir le paiement des sommes dues par une entreprise en difficulté.

Quelles créances déclarer ?

Créances à déclarer

Doivent être déclarées auprès du mandataire judiciaire(en cas de procédure de sauvegarde ou de redressement) ou du liquidateur (en cas de liquidation) :

  • toutes les créances nées antérieurement au jugement d'ouverture de la sauvegarde, du redressement judiciaire ou de la liquidation judiciaire de l'entreprise en difficulté ;
  • les créances assorties d'une sûreté publiée (hypothèque, par exemple) ou résultant d'un contrat publié (notamment crédit- bail) ;
  • les créances nées régulièrement après le jugement d'ouverture et ne bénéficiant pas du privilège de paiement prévu à l'article L. 622-17 I du Code de commerce.

Exception à l'obligation de déclaration de créances

Certaines créances antérieures au jugement d'ouverture sont dispensées de déclaration. Il s'agit essentiellement des créances salariales qui sont soumises à un régime spécial.

Comment faire la déclaration de créances ?

Aucune forme particulière n'est imposée pour la déclaration de créances.

 

Elle doit être formalisée par écrit et mentionner de façon non équivoque la volonté du créancier de réclamer une somme déterminée.

 

Toute créance déclarée doit être certifiée sincère par le créancier sauf si elle résulte d'un titre exécutoire et doit comprendre les documents justificatifs de la créance.

 

Le contenu de la déclaration est réglementé par l'article L. 622-25 du Code de commerce.

 

Doivent ainsi être mentionnés :

  • le montant de la créance due au jour du jugement d'ouverture avec indication des sommes à échoir et date de leurs échéances ;
  • les modalités de calcul des intérêts dont le cours n'a pas arrêté ;
  • la nature du privilège ou de la sûreté dont la créance est éventuellement assortie ;
  • le cas échéant, si la créance est en monnaie étrangère, la conversion en euros selon le cours du change à la date du jugement d'ouverture ;
  • l'indication de la juridiction saisie si la créance déclarée fait l'objet d'un litige : ce terme litige vise uniquement les instances en cours  à l'ouverture de la procédure collective.

Cour.cass 26 mars 2013 n°12 18 991

 

Remarque : un modèle de déclaration de créances est téléchargeable sur le site du greffe du tribunal de commerce de Paris.

La déclaration de créances peut être effectuée sur la plate forme d'actes de procédure : https://www.creditors-services.com

Quel délai pour faire la déclaration de créances ?

Le délai diffère selon que le créancier est ou non domicilié en France.

Cas du créancier domicilié en France :

  • pour le créancier non titulaire d'une sûreté publiée ou d'un contrat publié, la déclaration de créances a lieu dans les deux mois suivant la publication du jugement d'ouverture de la procédure au Bulletin Officiel des Annonces civiles et commerciales (BODACC) et dans un journal d'annonces légales du lieu de la société débitrice (article R. 622-24 du Code de commerce) ;
  • pour le créancier titulaire d'une sûreté publiée ou d'un contrat publié, le mandataire judiciaire dispose d'un délai de 15 jours à compter de l'ouverture de la procédure pour avertir le créancier de l'obligation de déclarer sa créance. Le créancier dispose alors d'un délai de deux mois qui court à compter de la notification de l'avertissement personnel envoyé par le mandataire.

Remarque : il est tenu compte de la date d'expédition de la déclaration pour apprécier le délai de deux mois.

Cas du créancier domicilié hors de France

Les créanciers qui sont domiciliés hors de France disposent d'un délai de quatre mois pour effectuer cette formalité.

Sanctions encourues en cas de dépassement du délai de déclaration de créances

L'article L. 622-26 du Code de commerce prévoit qu'à défaut de déclaration dans le délai imparti, les créanciers ne sont pas admis dans les répartitions et les dividendes à moins que le juge-commissaire ne les relève de leur forclusion.

Qui doit faire la déclaration de créances ?

L'article L. 622-24 du Code de commerce prévoit que la déclaration de créances peut être faite par le créancier ou par tout préposé ou mandataire de son choix.

Cas du créancier qui est une société commerciale

Si le créancier est une société commerciale, c'est le représentant légal de la société (c'est-à-dire le gérant pour une SARL ou le directeur général pour une SA) qui est habilité à effectuer la déclaration de créances.

 

Pour une société qui fait l'objet d'une dissolution amiable, c'est le liquidateur amiable (voir la fiche Le liquidateur amiable) qui est compétent.

 

Dans la SAS, la déclaration de créance doit être effectuée par le président de la SAS ou un directeur général si ce dernier dispose d'une délégation du président l'autorisant à effectuer la déclaration de créances.

Cas du préposé du créancier

Par préposé, il faut entendre salarié de l'entreprise créancière. Il doit disposer d'une délégation de pouvoir signé par le dirigeant.

Mandataire du créancier

Il peut s'agir d'un avoué, d'un huissier de justice ou d'un avocat. L'avoué et l'huissier de justice doivent disposer d'un pouvoir spécial émanant de l'entreprise créancière. L'avocat, en revanche, est dispensé de produire un tel pouvoir.

Voir aussi sur le site

Nos juristes vous accompagnent

Mis à jour le 22/07/2019
Entreprises en difficulté

Votre entreprise rencontre des difficultés juridiques, économiques ou financières et vous vous demandez que faire ?

La procédure de conciliation

Comme le mandat ad hoc, la procédure de conciliation a pour objet de rechercher un accord amiable entre le débiteur et ses créanciers afin de résoudre les difficultés rencontrées par l'entreprise. 

Le redressement judiciaire

La procédure de redressement judiciaire permet la poursuite de l'activité de l'entreprise, le maintien de l'emploi et l'apurement du passif. Elle donne lieu à un plan arrêté par jugement à l'issue d'une période d'observation.

Conseil juridique

Bénéficiez de conseils juridiques délivrés par une équipe de juristes pluridisciplinaires, experts des problématiques de l'entrepreneuriat et du développement des TPE-PME.