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Lettre d'information mensuelle de la CCI Paris Ile-de-France consacrée à la gestion des ressources humaines : actualités, jurisprudence, fiches pratiques, outils, témoignages d'experts...
La Loi du 5 septembre 2018 pour la Liberté de choisir son avenir professionnel à instaurer l’obligation pour les entreprises, de mesurer et de réduire les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes.
Ainsi depuis le 1er mars 2020, toute entreprise d’au moins 50 salariés doit calculer un index d’égalité salariale entre les femmes et les hommes en fonction de 4 ou 5 indicateurs selon l’effectif, et publier les résultats obtenus avant le 1er mars.
Si l’index est inférieur à 75 points sur 100, l’entreprise doit mettre alors en place des mesures correctrices pour atteindre au moins ces 75 points dans un délai de 3 ans. A défaut, l’entreprise se verra appliquer une pénalité financière jusqu’à 1% de sa masse salariale annuelle.
Un décret du 8 janvier 2019 est venu préciser la méthodologie de calcul des indicateurs devant figurer dans l’index égalité, les modalités de publications et les conditions de fixation de la pénalité financière.
Le calcul de l’index est obligatoire à partir de 50 salariés :
Les collectivités territoriales sont exclues du dispositif.
Les indicateurs sont calculés au niveau de l’entreprise et non de l’établissement.
Par exception, en cas de constitution d’un comité social et économique (CSE) au niveau de l’UES, reconnue par accord collectif ou par décision de justice entre plusieurs entreprises juridiquement distinctes, les indicateurs sont calculés au niveau de l’UES.
Les indicateurs sont calculés chaque année par l’employeur, au plus tard le 1er mars de l’année en cours, à partir des données de la période de référence annuelle choisie par l’employeur qui précède l’année de publication des indicateurs.
L’employeur peut choisir la période de référence de douze mois consécutifs servant de période de référence pour le calcul des indicateurs.
Attention, il ne sera pas possible de changer de période annuelle de référence d’une année sur l’autre.
L’effectif à prendre en compte est apprécié sur la période de référence annuelle choisie par l’employeur.
Sont concernés :
A l’exception :
Les caractéristiques individuelles des salariés sont appréciées au dernier jour de la période de référence annuelle choisie par l’employeur ou au dernier jour de présence du salarié dans l’entreprise.
Les caractéristiques individuelles sont :
La rémunération de chaque salarié est reconstituée en équivalent temps plein sur la période de référence annuelle considérée.
Les éléments sont appréciés en brut sur l’année.
Ils sont constitués :
Sont exclus du calcul :
L’index est composé de 4 à 5 indicateurs en fonction de l’effectif de l’entreprise. Ces derniers sont calculés et évalués selon un barème allant de 0 à 100 points.
Ils sont au nombre de 4 :
Ils sont au nombre de 5 :
Pour aider les entreprises à calculer plus facilement l’Index, le Ministère du travail a mis à leur disposition différents documents et simulateur de calcul. De même, des référents "Egalité salariale femmes-hommes" au sein de la DIRECCTE peuvent les accompagner pour le calcul des indicateurs et les conseiller sur les mesures correctives éventuelles à prendre.
L’employeur peut notamment calculer son index grâce à un simulateur calculateur sur https://index-egapro.travail.gouv.fr/ qui intègre toutes les formules de calcul nécessaires. Il permet, après avoir saisi les données concernant les effectifs de son entreprise, d’obtenir automatiquement le résultat de chacun des indicateurs et l’Index global.
D’autre part, l’entreprise peut utiliser aussi un tableur qui est mis à sa disposition, selon son effectif :
Tableur de calcul de l’Index de l’égalité pour les entreprises de 50 à 250 salariés
Tableur de calcul de l’Index de l’égalité pour les entreprises de plus de 250 salariés
Enfin deux programmes de stages gratuits d’une demi-journée à distance sur janvier et février sont proposés en priorité aux entreprises de 50 à 250 salariés, pour les aider à calculer leur Index et à concevoir des mesures correctives s’il révèle des disparités entre les femmes et les hommes. Ces stages sont assurés en classes virtuelles pour répondre à la situation épidémique.
L’inscription se fait via un formulaire en ligne.
Des formations (MOOC) sont également proposées sous la forme d’un module gratuit de formation en ligne, afin de permettre à l’entreprise de s’initier, à son rythme, au calcul ou à la mise en place de mesures correctives dans son entreprise grâce à une animation vidéo pédagogique.
L’inscription se fait via un formulaire en ligne.
Lorsque le résultat de l’index se situe en deçà de 75 points, l’entreprise dispose alors d’un délai de trois ans pour se mettre en conformité et atteindre ce seuil.
À l’expiration de ce délai, si les résultats obtenus sont toujours en deçà du niveau prévu, l’employeur peut se voir appliquer une pénalité financière.
Cette pénalité sera notifiée après une mise en demeure de l’inspection du travail demeurée sans effet et l’absence de toute publication au terme d’un délai de six mois.
Le montant de cette pénalité peut aller jusqu’à 1% des rémunérations et gains au sens de l’assiette des cotisations sociales versées aux travailleurs salariés ou assimilés, au cours des périodes au titre desquelles l’entreprise ne respecte pas cette obligation de publication.
Cette pénalité ne se cumule pas avec celle prévue en l’absence d’accord et de plan relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
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Selon l’effectif de son entreprise, l’employeur devra négocier un accord collectif ou mettre en place un plan d’action sur le thème de l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’entreprise.