Les tensions sur le recrutement sont telles qu’elles poussent les recruteurs à penser différemment. Nombre d’entre eux sont ainsi allés explorer des candidatures inhabituelles, souvent peu envisagées et/ou moins considérées : par exemple des candidats moins qualifiés, souvent en recherche depuis plusieurs mois. Les prescripteurs se sont alignés sur cet intérêt pour favoriser l’inclusion, et permettre des rencontres moins conventionnelles. Et pour cela, rien de tel que le sport pour se rencontrer autrement ! C’est ce qui est proposé lors des événements "Du Stade Vers l’Emploi" proposés par les équipes de France Travail et ses partenaires (notamment la CCI Paris Ile-de-France). Ce mode de recrutement permet d’une part côté recruteurs de dépasser les a priori liés à la lecture du CV, et d’autre part d’offrir un cadre détendu et informel aux candidats. Les candidats peuvent faire valoir leurs compétences comportementales (« soft skills ») durant des épreuves ludiques et accessibles à tous (esprit d’équipe, gestion du stress, capacité d’adaptation, etc.). Certaines entreprises ont même décidé d’intégrer directement le sport dans leur process de recrutement, on pense bien sûr à Decathlon mais également à EDF, Randstad, Partnaire, etc.
Decathlon a d’ailleurs récemment dévoilé les résultats d’une étude sur l'Activité Physique et Sportive (APS) en milieu professionnel, réalisée en collaboration avec l’Union Sport et Cycle. L’étude révèle que 50% des entreprises de plus de 1000 salariés proposent des cours de sport et/ou une salle de sport à leurs collaborateurs. Ce pourcentage baisse de façon corrélée au nombre de salariés de l’entreprise, jusqu’à 6% seulement pour les entreprises de moins de 9 salariés. Toutefois, on remarque que plus la structure est petite, meilleur est l’engagement au sport des collaborateurs (50% d’implication pour les TPE – 10 salariés).
L’étude révèle que près de la moitié des dispositifs sportifs en entreprise sont déployés par l’équipe RH, en lien avec les dirigeants et le CSE (Comité Social et Economique). C’est donc avant tout une question de travail d’équipe entre les différentes instances pour financer, organiser et faire vivre le sport en entreprise. Lorsque les valeurs du sport sont déjà partagées dans l’entreprise, il est tout de suite plus facile à intégrer pour les collaborateurs.
D’après une étude menée par Goodwill pour le MEDEF (juin 2023), le sport en entreprise impacte favorablement l’absentéisme (jusqu’à 40%) et les gains de productivité (jusqu’à 9%). Un très bon point donc pour les entreprises qui veillent sur leur QVCT (Qualité de Vie et Conditions de Travail). Les bénéfices ne sont plus à prouver pour le salariés qui pratique une activité physique et sportive régulière : allongement de l’espérance de vie, amélioration de la qualité de vie, baisse des frais de santé, etc. Par ailleurs, une entreprise qui intègre le sport sera perçue comme plus dynamique, ce qui a pour effet de renforcer la marque employeur, et la marque en général.
Enfin, le respect, l’esprit d’équipe, le dépassement de soi, l’humilité, sont autant de valeurs sportives qui résonnent également au cœur du fonctionnement de l’entreprise.
Intégrer le sport en entreprise est donc un véritable cercle vertueux, pour peu qu’il soit géré en équipe et accessible à l’ensemble des salariés.