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Lettre d'information mensuelle de la CCI Paris Ile-de-France consacrée à la gestion des ressources humaines : actualités, jurisprudence, fiches pratiques, outils, témoignages d'experts...
L'intéressement a pour objet d'associer collectivement les salariés aux résultats ou aux performances de l'entreprise (Article L 33 12-1 et suivants du code du travail).
L’intéressement est un dispositif facultatif. Ce dernier permet d’associer les salariés aux résultats de leur entreprise par le versement de primes immédiatement disponibles calculées en fonction des résultats ou des performances. A défaut, les sommes peuvent être investies, avec un avantage fiscal dans un plan d’épargne salariale comme le PEE, PEI, Plan d'Epargne Retraite Collectif…
Toute entreprise, quelle que soit son activité ou sa forme juridique, peut le mettre en place. Cependant, l’entreprise doit avoir satisfait aux obligations lui incombant en matière de représentation du personnel. A défaut, un procès-verbal de carence doit attester que les élections ont été régulièrement organisées et que l'absence d'institutions représentatives est due au seul manque de candidatures.
Remarque : cette condition n’est pas requise quand les effectifs de l’entreprise n’imposent pas la mise en place de telles institutions.
L’intéressement doit avoir un caractère collectif : des salariés ne peuvent être exclus du dispositif. Toutefois, une condition d’ancienneté peut être exigée (elle ne peut excéder trois mois). Pour la détermination de l’ancienneté sont pris en compte tous les contrats de travail exécutés au cours de la période de calcul et des 12 mois qui la précèdent.
NB : si une entreprise a plusieurs établissements, il est possible de mettre en place l’intéressement que dans certains de ces établissements. L’accord d’intéressement peut également être institué au niveau d’un groupe constitué par des entreprises juridiquement indépendantes mais ayant établi entre elles des liens financiers et économiques (article L3313-2 et L3344-1 du code du travail).
Remarque : L’intéressement est accessible aussi aux dirigeants et assimilés dans les entreprises dont l’effectif est uniquement compris entre 1 et 250 salariés. Sont ainsi concernés, les chefs de ces entreprises ; les présidents, directeurs généraux, gérants ou membres du directoire s'il s'agit de personnes morales ainsi que le conjoint du chef d'entreprise s'il a le statut de conjoint collaborateur ou de conjoint associé mentionné à l'article L. 121-4 du code de commerce.
Toutefois, un accord d'intéressement ne peut être conclu dans une entreprise dont l'effectif est limité à un salarié si celui-ci a également la qualité de président, directeur général, gérant ou membre du directoire.
Depuis le 18 août 2022, date d’entrée de la loi du 16 août 2022, l’intéressement est mis en place par accord pour une durée comprise entre 1 et 5 ans (au lieu de 3 ans auparavant) et selon l’une des modalités suivantes :
Depuis la loi du 16 août 2022 le renouvellement de l’accord d’intéressement peut désormais intervenir par tacite reconduction "plusieurs fois" à condition de ne pas faire l’objet d’une renégociation.
L’accord d’intéressement doit faire l’objet dans un délai de 15 jours suivant la date limite autorisée pour sa conclusion, d’un dépôt sur la plateforme de téléprocédure du ministère de l’emploi, y compris lorsqu’il est mis en place par décision unilatérale de l’employeur. Les exonérations fiscales et sociales sont conditionnées à ce dépôt.
L'accord d'intéressement institue un système d'information du personnel et de vérification des modalités d'exécution de l'accord.
Il comporte notamment un préambule indiquant les motifs de l'accord ainsi que les raisons du choix des modalités de calcul de l'intéressement et des critères de répartition de ses produits.
L'accord d'intéressement définit notamment :
Précision sur le contenu de l’accord d’intéressement à l’article L.3313-1 et L.3313-2 du code du travail
Nouveauté : outil d’aide à la rédaction et la conclusion d’un accord d’intéressement sur le site de l’URSSAF : mon intéressement clé en main
L’accord d’intéressement doit contenir la mention d’une formule de calcul liée
Les paramètres sont choisis de façon objective et devront être quantifiables et vérifiables.
Les modalités de calcul peuvent varier selon les établissements et les unités de travail. L’accord d’intéressement pourra renvoyer ainsi à des accords d’établissement.
Cette formule de calcul doit être claire et doit faire appel à des éléments objectivement mesurables dont la définition figurera dans l’accord. Ces éléments doivent assurer le caractère variable et incertain de l’intéressement. Ni le versement des primes d’intéressement ni leur montant ne peut être garanti par l’accord : l’intéressement doit présenter un caractère aléatoire.
L’entreprise choisit librement des critères quantitatifs et/ou qualitatifs correspondant à ses objectifs.
L’intéressement est réparti entre les bénéficiaires selon des critères qui doivent être définis par l’accord.
La répartition peut être effectuée selon 3 modalités :
Les trois critères peuvent être retenus conjointement.
Les modalités de calcul de l’intéressement et de répartition peuvent être différentes selon les unités de travail et selon les établissements.
Le salarié a la possibilité de choisir les modalités de versement de la prime d’intéressement
Le montant maximum qui peut être débloqué est de 10 000 euros et doit être demandé en une seule fois. Il est exonéré d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
L’employeur dispose d’un délai de 2 mois à compter de la promulgation de la loi du 16 août 2022 pour informer les bénéficiaires des possibilités de déblocage anticipé ainsi mises en place, soit au plus tard le 17 octobre 2022.
Attention certaines sommes sont exclues du déblocage exceptionnel (abondement versé par l’entreprise sur le plan d’épargne du salarié, sommes investies dans les entreprises solidaires et dans les titres de l’entreprise du salarié, sommes investies sur le Perco et PER d’entreprise collectif).
2 limites cumulatives à ne pas dépasser :
Pour les dirigeants et leurs conjoints collaborateurs qui perçoivent des rémunérations non salariales le montant maximum de la prime est égal au salaire annuel le plus élevé.
Si le dirigeant ou le conjoint du dirigeant ne perçoit pas de rémunération alors le montant maximum de la prime est de 10 284 euros.
Supplément d’intéressement :
Si la prime d’intéressement calculée selon l’accord d’entreprise est inférieure au plafond annuel, l’entreprise peut décider de verser un supplément d’intéressement dont le montant est libre. Toutefois l’addition de ce supplément et de la prime d’intéressement ne doit pas dépasser le plafond annuel.
Lors du versement de la prime, une fiche distincte du bulletin de paie doit être remise au salarié pour l’informer du montant de l’intéressement qui lui est attribué. Elle précise le montant global de l’intéressement versé et le montant moyen, le montant des droits attribués à l’intéressé et les montants de CSG et CRDS. La fiche doit rappeler en annexe de manière claire, les règles de calcul et de répartition prévues par l’accord d’intéressement. Cette dernière peut être remise sous format électronique, avec l’accord de ce dernier.
D’autre part, tout salarié d’une entreprise proposant un dispositif d’intéressement reçoit, lors de la conclusion de son contrat de travail, un livret d’épargne salariale présentant les dispositifs mis en place au sein de l’entreprise. Cette disposition relative au livret d’épargne salariale s’applique quelle que soit la nature du contrat de travail : CDI, CDD, contrat de travail temporaire…
Lorsque le salarié quitte l’entreprise, celle-ci doit lui adresser un état récapitulatif de l’ensemble des sommes et des valeurs mobilières épargnées ou transférées.
Les sommes ainsi attribuées dans le cadre de l’intéressement n’ont pas le caractère d’éléments de salaire.
L’intéressement ne peut en aucun cas se substituer à un élément de rémunération en vigueur dans l’entreprise au cours des 12 mois précédant la date d’effet de l’accord.
Toutes les entreprises sont exonérées de cotisations sociales sur les sommes versées aux salariés au titre de l’intéressement.
Ces exonérations sont subordonnées au dépôt de l’accord. En cas de dépassement des plafonds relatifs au montant global et individuel des primes, la fraction excédentaire est soumise à cotisations.
Depuis le 1er janvier 2019, le forfait social sur les sommes versées par l’entreprise au titre de l’intéressement et du supplément d’intéressement est supprimé pour les entreprises de moins de 250 salariés.
Les entreprises de 250 salariés et plus quant à elles, doivent payer un forfait social de 20% sur les sommes versées au titre de l’intéressement.
Depuis le 1er septembre 2021, les accords d’intéressement déposés sur la plateforme font l’objet de 2 types de contrôle :
Conditions de contrôle et modalités de fixation voir article L.3345-2, L.3313-3 et D.3345-5 du code du travail.
A compter du 1er janvier 2023 le contrôle de forme par la DEETS sera supprimé, seul restera celui de l’URSSAF.
Lettre d'information mensuelle de la CCI Paris Ile-de-France consacrée à la gestion des ressources humaines : actualités, jurisprudence, fiches pratiques, outils, témoignages d'experts...
La prime de partage de la valeur permet aux employeurs d’entreprises de toute taille de verser à leurs salariés une prime de partage de la valeur exonérée de charges sociales et fiscales, sous conditions.
La loi « Partage de la valeur » (Loi n° 2023-1107 du 29 novembre 2023) crée, à titre expérimental et durant 5 ans, à partir du 1er janvier 2025, une obligation de mise en place d’un dispositif de partage de la valeur dans les entreprises de 11 à 49 salariés éligibles.
La prime d'objectifs est un outil de motivation efficace qui permet de récompenser les salariés en fonction de l’atteinte de résultats spécifiques, mesurables et prédéfinis. En liant la rémunération à la performance, elle incite les employés à s'investir davantage dans l'atteinte des objectifs de l'entreprise. Cette forme de rémunération variable offre aussi à l'employeur une certaine flexibilité budgétaire, car elle est directement liée à la performance réelle.