
Lettre d'information mensuelle de la CCI Paris Ile-de-France consacrée à la gestion des ressources humaines : actualités, jurisprudence, fiches pratiques, outils, témoignages d'experts...
Les premiers congés payés firent leur apparition en France en 1853. Généralisés à partir de 1936, ils représentaient alors une véritable innovation sociale. Le nombre de semaines légales de congés a augmenté progressivement jusqu’en 1982, passant de 2 à 5 semaines de congés payés.
Ainsi, dès lors tous les salariés du secteur privé acquièrent 2,5 jours ouvrés par mois de présence effective.
L’employeur a l’obligation d’accorder chaque année ces congés à ses salariés (article L.3141-1 du Code du travail).
Il lui revient par ailleurs de faire appliquer ce droit au sein de ses effectifs, lesquels ont l’obligation de prendre leurs congés sans pouvoir exiger, à la place, leur paiement, sauf en cas de départ de l’entreprise.
Toutefois, les départs en congés des salariés au sein de l’entreprise sont encadrés par une réglementation. En effet, ces derniers devront consulter leur employeur qui pourra, sous réserve de certaines limites, imposer ou modifier les dates de congés.
Chaque mois de travail effectif ouvre droit, pour tous les salariés, à 2,5 jours de congés payés (la durée totale des congés payés ne peut excéder 30 jours par an).
L’art.50 de la Loi du 22 mars 2012 est venu alléger les conditions à remplir pour bénéficier de congés payés. En effet, antérieurement à cette loi, l’ancien article L. 3141-3 du Code du travail imposait au salarié que celui-ci réalise 10 jours de travail effectifs pour enclencher l’ouverture de ses droits à congés payés. Depuis le 1er juin de la même année, le salarié peut désormais faire valoir des congés payés dès son entrée dans la société, sans condition de jour effectif de travail.
Il s’agit de la période qui permet de calculer l’acquisition des droits à congés.
Elle peut être fixée par un accord d’entreprise, de branche ou par une convention collective. A défaut, la période retenue pour ce calcul court du 1er juin au 31 mai.
La période de prise de congés est elle portée à la connaissance des salariés au moins 2 mois avant l'ouverture de la période, par tout moyen (affichage, note de service, règlement intérieur…). Elle peut s'étendre ou non sur toute l'année. Dans tous les cas, elle comprend obligatoirement la période légale du 1er mai au 31 octobre.
Si les dates de congés sont libres, le salarié propose à l'employeur des dates qu'il souhaite poser selon le processus de validation interne mis en place (feuille de demande de congés sous format Word ou Excel, logiciel de gestion des temps et congés…).
Il devra obtenir une validation écrite de sa demande. Un départ (ou un retour) anticipé de congés payés sans accord préalable de l’employeur peut constituer un motif de licenciement pour cause réelle et sérieuse ou pour faute.
La durée des congés pendant la période estivale doit être de 12 jours ouvrables minimum et ne peut dépasser 24 jours ouvrables consécutifs – soit 4 semaines (art. L.3141-17 du Code du travail).
Le congé « principal » peut ne pas être pris dans son intégralité durant la période légale de prise de congés (du 1er mai au 31 octobre). Il est alors pris en plusieurs fois et dit « fractionné ».
Ce salarié peut bénéficier de jours de congés supplémentaires « de fractionnement » accordés dans les conditions suivantes :
Cette règle vaut pour tous les salariés exception faite des salariés justifiant d’une contrainte géographique (salariés originaire des DOM-TOM résidant en métropole) ou des salariés justifiant de la charge au sein de leur foyer d’une personne handicapée.
L’employeur doit respecter un certain nombre de critères pour déterminer l’ordre des départs de ses salariés en congés (Article L3141-16 du Code du travail) :
D’autres critères peuvent également être prévus par la Convention collective ou un Accord :
En cas de circonstances exceptionnelles (entreprise devant faire face à une commande exceptionnelle, remplacement d'un collègue décédé…), l'employeur peut décider de reporter les congés d’un salarié.
Si une entreprise ferme durant une période déterminée (Noël, mois d’août), notamment pour des raisons de baisse de l’activité, alors elle est en droit de décider que les congés payés annuels de l’ensemble des salariés seront pris pendant cette période de fermeture de l’entreprise.
Selon l’effectif de votre entreprise, son niveau de structuration, la présence de fonctions supports pour gérer les temps de travail, les outils suivants doivent ou peuvent être mis en place :
Affichages | Obligatoire | Période de référence (légale du 1er juin au 31 mai) ou individualisée Rappel des règles de départ en congés |
Template | Bonne pratique | Document permettant aux salariés d’exprimer leur demande écrite en l’absence d’un logiciel de gestion des temps |
Process | Bonne pratique | Procédure écrite indiquant comment sont gérer les demandes d’absence (acquisition, volume de jours, ordre des départs en congés, politique internes sur les congés, demandes, acceptation/ refus, décisionnaire, fermetures obligatoires, report…) |
Logiciel des gestions des temps | Investissement | Choix d’un outil digital détaillant les compteurs de congés et traçant le dépôt et les validations des demandes |
CET | Investissement | Mise en place d’un Compte Epargne Temps (congés résiduels, épargne salariale, retraite) |
Intranet ou drive partagé |
Bonne pratique | Fichier Excel répertoriant les jours d’absences (et pourquoi pas télétravail) par équipe |
Note de service |
Bonne pratique | Cadrage et transmission de la procédure écrite et du template |
Accord collectif | Bonne pratique | Négociation de l’aménagement du Temps de Travail |
Règlement intérieur | Obligatoire > 50 salariés | Clause concernant le temps de travail et la gestion des absences |
Contrats de travail |
Bonne pratique | Clause concernant le temps de travail et la gestion des absences |
Mail trimestriel | Bonne pratique | Dirigeant ou Responsable d’équipe. Encourager les salariés à exprimer leurs prévisions d’absence pour le trimestre à venir |
Livret d’accueil | Bonne pratique | Définir le processus de demande d’absence |
Durant la crise sanitaire, plusieurs textes relatifs à la gestion des congés payés ont été édictés :
Lettre d'information mensuelle de la CCI Paris Ile-de-France consacrée à la gestion des ressources humaines : actualités, jurisprudence, fiches pratiques, outils, témoignages d'experts...
Les salariés ont droit à des jours de congés payés par leur employeur. A côté de ces congés payés, il existe également d'autres types de congés liés à des événements spéciaux (naissance, adoption, décès, déménagement...). La réglementation applicable aux congés encadre l'ouverture des droits, le calcul des droits, la prise des congés, l'indemnisation des congés, les congés spéciaux...