Vous souhaitez engager ou continuer la transition écologique de votre entreprise ? Faites-vous accompagner par des experts pour définir avec eux les domaines d’intervention nécessaires à votre entreprise et mener à bien le plan d’actions. Cet accompagnement est subventionné en partie par l’ADEME.
Accompagnement à la réalisation du bilan carbone
Témoignage de Christèle Hamon, Directrice Administrative et Financière de la filiale française Terberg Matec, entreprise spécialisée dans la fabrication et la fourniture d’équipements de collecte de déchets
Afin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat, les entreprises doivent prendre de réelles mesures pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Le bilan carbone dont la méthodologie a été développée par l’ADEME et l’Association pour la Transition Bas Carbone (ABC) est un outil de gestion environnementale qui permet de quantifier les émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre d’une organisation et ainsi, réduire son impact environnemental. Terberg Matec, entreprise spécialisée dans la fabrication et la fourniture d’équipements de collecte de déchets en France, a bénéficié de l’accompagnement au bilan carbone par la CCI Paris Ile-de-France.
Le bilan carbone pour engager sa stratégie de décarbonation
Outil essentiel pour comprendre et réduire efficacement son impact sur le changement climatique, le bilan carbone permet d’identifier les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre (GES) associées à son activité, de l’obtention des matières premières jusqu’à la fin de vie. Basé sur une démarche volontaire, le bilan carbone permet aux entreprises d'analyser leur consommation énergétique (électricité, gaz, carburant…), leurs achats, immobilisations ainsi que l’utilisation des produits ou services vendus; puis de mettre en place un plan d’actions pour réduire ces émissions au fil des années.
A la différence du bilan carbone, le « bilan gaz à effet de serre » réglementaire (BGES) est quant à lui obligatoire pour les services de l’Etat, les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants, les établissements publics de plus de 250 agents et les entreprises de plus de 500 salariés. Ce bilan doit être publié sur la plateforme et doit contenir un plan de transition.
La méthodologie du bilan carbone permet de restituer les résultats sous différents formats (ISO 14069, GHG protocol,…) dont celui du BGES réglementaire.
Moins complet que le bilan carbone, il permet toutefois d’identifier les postes d’émissions les plus importants.
Les objectifs de décarbonation que se sont fixés l’Union Européenne et la France se traduisent par la publication de nombreux textes réglementaires (CSRD, Corporate Sustainability Reporting Directive, sur le reporting extra financier) qui vont progressivement inciter les entreprises de plus petite taille à effectuer leur bilan carbone afin de s’engager dans la décarbonation. C’est pourquoi la CCI Paris Ile-de-France encourage les entreprises de toutes tailles à le réaliser dès à présent.
Pour Christèle Hamon, Directrice Administrative et Financière de la filiale française Terberg Matec, le bilan carbone est un excellent moyen de sensibiliser les équipes et de mettre en place des actions concrètes : « C’est un outil puissant qui implique toute l’entreprise : chaque salarié, à son échelle, a le pouvoir d’agir. Il permet de savoir où nous en sommes, et d’identifier les leviers à activer pour réduire notre empreinte carbone. »
Avec une démarche RSE déjà implantée (Certification ISO 90001, médaille de bronze EcoVadis…), c’est à la suite d’une journée d’ateliers de sensibilisation que les salariés de Terberg Matec France se sont posés la question du bilan carbone. La CCI Paris Ile-de-France a alors accompagné l’entreprise dans cette démarche en identifiant le partenaire idéal pour la réalisation de ce bilan carbone.
« Le bilan carbone est un processus qui peut être long, surtout pour une petite équipe de 60 salariés. Il ne faut surtout pas hésiter à se faire accompagner dans la démarche » conseille Christèle Hamon.
Les étapes de la méthodologie du bilan carbone
Il couvre toutes les émissions directes de gaz à effet de serre liées à l’activité de l’entreprise.
Scope 2 : Les émissions indirectes liées à l’énergie
Il s’agit des émissions indirectes dues à l’utilisation de l’énergie nécessaire à l’activité de l’entreprise (électricité, production de chaleur…)
Scope 3 : Les émissions indirectes autres
Ce champ d’application couvre toutes les émissions indirectes de l’entreprise : approvisionnement en matières premières, transports de biens, utilisation, déchets, etc.
Depuis le 1er janvier 2023, les émissions indirectes significatives doivent désormais être intégrées dans le calcul des émissions GES.
Accompagné par le bureau d’étude Ekodev, sélectionné par la CCI Paris Ile-de-France, Terberg Matec France a commencé par définir les contours du bilan carbone : « Nous avons fait le choix de réaliser les 3 Scopes, pour avoir une vision globale et complète de notre impact et optimiser nos solutions » explique Christèle Hamon. Une ou plusieurs personnes doivent également être désignées pour la collecte de données d’activité de l’entreprise. Pour Terberg Matec, chaque membre du comité de direction s’est impliqué dans la démarche : directeur général, chef des ventes, directeur SAV, et elle-même en tant que Directrice Administrative et Financière.
La phase de la collecte des données est ensuite lancée. « C’est une étape qui demande du temps et de la rigueur, elle a duré environ 5 semaines pour nous. Aujourd’hui, de nombreux fournisseurs d’électricité ou services de location s’adaptent et fournissent des données carbone, ce qui rend la collecte beaucoup plus simple » ajoute-t-elle.
Les données collectées sont ensuite traitées à l’aide de la méthode développée par l’ADEME. Un tableur classe par thématique les sources d’émissions (énergie, intrants, transports, déchets internes, fin de vie…) de l’entreprise et propose des valeurs précalculées d’équivalent CO2. En cas de doute sur une donnée non préremplie par le tableur, un degré d’incertitude peut être annoté sur celle-ci, ajoutant ainsi une marge d’erreur au résultat final du bilan carbone.
Toutefois, si la méthodologie du bilan carbone proposée par l’ADEME permet de visualiser ses émissions de gaz à effet de serre et prendre des mesures correctives, sa méthodologie proposée présente quelques limites. En ne prenant en considération que l’indicateur du « changement climatique » (à travers le calcul des CO2 équivalents), elle omet alors de comptabiliser certaines externalités environnementales telles que l’épuisement des ressources naturelles ou encore l’émission de particules fines. Ainsi, il peut être nécessaire pour certaines activités de compléter le bilan carbone par d’autres méthodologies comme l’Analyse de Cycle de Vie (ACV) afin d’avoir une vision sur d’autres indicateurs environnementaux.
« Le bilan carbone reste toutefois un excellent outil pour identifier les postes les plus contributifs aux émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise et ainsi, se focaliser sur l’essentiel dans les actions qui sont mises en place. », conclut Pierre-Olivier Viac, Responsable régional transition écologique à la CCI Paris Ile-de-France. Le bilan carbone va également permettre de répondre aux questionnaires ou demandes exprimées par certains clients.
Les changements climatiques et leurs impacts, immédiats et potentiels, sur la planète sont devenus un sujet de préoccupation majeur, partout dans le monde. Les émissions de gaz à effet de serre, au premier rang desquels le CO2, en sont la principale cause car elles conduisent à une élévation de la température mondiale.
Au coeur du plan France Relance et France 2030, la décarbonation de l'industrie est aujourd'hui un enjeu majeur pour des raisons réglementaires, économiques et environnementales. Les entreprises sont en première ligne dans la lutte contre le réchauffement climatique et doivent repenser leur chaîne de valeur en trouvant des alternatives plus vertes.