Déchets et économie circulaire, le pari gagnant d’Aima Délices

Créée en 2023, Aima Délices est le fruit de la passion et de la détermination de Mariam Keita. Après plusieurs essais entrepreneuriaux, elle se lance dans la production de jus de fruits et de boissons exotiques entièrement naturelles, sans conservateurs chimiques. « Je voulais une entreprise qui ait un rapport avec l’agriculture, quelque chose de naturel, d’impactant ». Gingembre, citron, canne à sucre, mangue… Autant de saveurs qui séduisent lors d’événements variés tels que des marchés, des salons ou des festivals. 

Son objectif est clair. Elle souhaite, à terme, maîtriser l’ensemble de la chaîne, de la culture des produits jusqu’à leur distribution, avec la volonté d’inscrire son activité dans une démarche respectueuse de l’environnement. Pour le moment, sans point de vente fixe, Mariam Keita adopte un mode de commercialisation événementiel. « J’aime ce contact direct avec les gens, voir leurs réactions quand ils goûtent mes produits ». Pour aller plus loin, elle rêve d’acquérir un food truck. « C’est le moyen idéal pour me déplacer, aller à la rencontre des clients et garder cette flexibilité que j’adore ». Quant à son ambition ultime ? Elle imagine se lancer dans l’agriculture durable au Mali, le pays de ses origines, et soutenir des initiatives sociales auprès des femmes. « J’aimerais créer une coopérative de femmes, leur offrir des emplois pour qu’elles puissent subvenir aux besoins de leur famille ».

La gestion des déchets, une démarche réfléchie dès le départ 

Créer des jus naturels, c’est aussi générer des déchets, comme la bagasse (résidu de canne à sucre) ou les épluchures de fruits. Consciente de l’impact environnemental, Mariam Keita s’est interrogée dès le début : « Je ne voulais pas gaspiller. Je voulais trouver une solution pour transformer ces déchets en quelque chose d’utile ».  

Curieuse, elle a fureté dans son quartier en quête de solutions. C’est ainsi qu’elle a croisé le chemin des jardiniers de la ville de Drancy. Depuis, elle collabore avec un jardin potager local : « Après chaque événement, je leur apporte mes sacs poubelles pour qu’ils transforment les résidus de mes jus en compost ». Mais son ambition ne s’arrête pas là. « Mon rêve, c’est de recycler la bagasse pour fabriquer des objets comme des bols ou des couverts. Ce serait une nouvelle branche de mon activité, et ça me permettrait d’aller encore plus loin dans l’économie circulaire », explique-t-elle.

Le diagnostic déchets, une aide précieuse de la CCI Paris Ile-de-France 

C’est dans cette dynamique que Mariam Keita a bénéficié d’un diagnostic déchets proposé par la CCI Paris-Île-de-France. Ce rendez-vous gratuit de deux heures a été une révélation pour elle. « La CCI Paris-Île-de-France m’a contactée directement. Je n’avais rien à faire, juste à me rendre au rendez-vous. Et ça m’a ouvert les yeux sur tous les possibles ».  

Lors de l’échange, Mariam Keita a pu présenter son activité et ses préoccupations environnementales. « On a parlé de tout, même de mon comportement à la maison. La conseillère m’a suggéré de trier mes déchets alimentaires chez moi, dans mon appartement, de tester le compost domestique. Ça m’a donné envie d’essayer ». Mais surtout, ce rendez-vous permet de porter un regard extérieur sur l’activité de l’entreprise, de découvrir de nouvelles pistes de valorisation.  

Ainsi, Mariam Keita a appris qu’il existait un système de collecte des huiles usagées. Une piste intéressante à explorer, lorsque dans certaines animations, en sus des jus de fruits, elle propose des acras. « Maintenant, je suis en quête de sociétés qui récupèrent ce type de déchets ». 

Cependant, toutes les idées ne sont pas encore réalisables. « Pour la transformation de la bagasse en ustensiles alimentaires, on m’a donné des contacts, mais pour l’instant, ma production est trop petite. On verra dans un ou deux ans », rapporte-t-elle sans aucune résignation.

Une vision d’avenir ancrée dans l’économie circulaire 

Ce diagnostic réalisé par la CCI Paris-Île-de-France marque une première étape dans son parcours. Elle continue de se former et de développer son réseau pour valoriser ses déchets.  

Mariam garde en tête ses projets d’expansion : un food truck pour dynamiser ses ventes, une production agricole bio pour maîtriser la chaîne de bout en bout, et le lancement d’une coopérative au Mali pour soutenir l’emploi féminin. 

Grâce à cet échange, elle a découvert les multiples offres de la CCI Paris-Île-de-France. « Ce que j’aime avec la CCI Paris-Île-de-France, c’est qu’ils proposent des formations et un accompagnement riche. Je recommande vivement le diagnostic à tout chef d’entreprise », conclut-t-elle.