Financé par les Certificats d’économie d’énergie (CEE), le programme Baisse les Watts est porté par La Poste et ses partenaires. Son objectif est d’accompagner les TPE/PME dans la maitrise de leur consommation d’énergie et la mise en place rapide d’actions simples et efficaces.
D’une durée d’environ 3 mois, cet accompagnement se découpe en 3 temps. Tout d’abord, un premier rendez-vous avec un conseiller de la CCI Paris Ile-de-France permet aux entreprises d’être sensibilisées aux enjeux de la transition énergétique et d’identifier les postes énergivores. Ensuite, la réalisation d’un audit, directement sur le lieu de l’entreprise, permet d’analyser les différents postes de consommation, les caractéristiques du bâtiment et ainsi définir un compte rendu personnalisé. « Au restaurant, l’audit a appuyé les problématiques de notre bâtiment qui date des années 1900 : fenêtres aux bordures arrondies, vieille baie vitrée… Nous nous en doutions, ces constructions nous coûtent beaucoup en déperdition d’énergie » témoigne Loïc Séné, gérant du restaurant l’île O’Crêpes.
Enfin, grâce à la plateforme en ligne « Carnet de bord Énergie » proposée par le programme Baisse les Watts, les entreprises peuvent consulter les différents points de perte énergétique ainsi que les pistes d’amélioration. Des « Fiches Action » leur proposent ainsi de mettre en place des investissements ou des écogestes pour réaliser des économies d’énergie, avec un calcul sur le gain potentiel. Les entreprises peuvent alors noter les actions « à faire » ou « en cours » et suivre facilement leur évolution. « Que l’on soit déjà engagé dans une démarche ou non, le programme nous permet de bénéficier d’un regard extérieur et objectif puisque la CCI Paris Ile-de-France ne cherche pas à nous vendre une technologie, mais bien à nous aider en tant qu’entreprise. »
Pour le restaurant essonnien, le programme Baisse les Watts a avant tout montré le besoin d’isolation extérieure du bâtiment : « Nous avons aujourd’hui les informations nécessaires pour engager le sujet avec notre bailleur et espérer des travaux. Nous avons les cartes en main pour ouvrir la discussion. »
Hormis l’étanchéité du bâtiment, l’audit a également permis de mettre en lumière les principaux postes de consommation. Sans surprise, les dépenses énergétiques résident essentiellement dans le matériel inhérent au fonctionnement du restaurant : four, chambre froide, réfrigérateur… Pour limiter sa consommation, Loïc Séné veille à renouveler régulièrement son matériel : « Aujourd’hui, 90% de notre matériel est neuf et nous intégrons son renouvellement dans notre plan de trésorerie. L’audit nous a confirmé l’efficacité de cette démarche et nous a donné de nouvelles pistes d’amélioration. ». Après l’audit, la crêperie a instauré un nouveau fonctionnement concernant le stockage alimentaire. Avec une livraison supplémentaire par semaine, Loïc Séné n’utilise plus qu’une seule chambre froide au lieu de deux. Un choix qui lui permet de faire des économies d’énergie drastiques. Au quotidien, le gérant du restaurant s’engage depuis toujours à rationaliser ses usages : « Éteindre les lumières, fermer les frigos, cela ne semble pas être grand-chose, mais cumulé, ce sont des actions qui comptent ! ». Il en va de même pour l’entretien du matériel où l’accompagnement a permis à la crêperie d’instaurer de nouvelles habitudes comme le dépoussiérage régulier des ventilateurs des réfrigérateurs.
En plus du matériel de restauration, une grande partie de la consommation d’énergie se situe sur le chauffage de l’établissement. Pour cela, le restaurateur a mis en place un thermostat lui permettant de suivre et d’optimiser ses consommations : « Nous analysons constamment nos besoins pour adapter nos usages. Certains jours, nous n’avons besoin que d’un réfrigérateur. C’est un suivi à faire qui se trouve très vite rentabilisé ».
Avec un engagement écologique personnel, Loïc Séné souhaite montrer l’exemple en réalisant des actions à son échelle. « Au-delà des économies sur nos factures, être dans une démarche de sobriété est nécessaire si l’on veut rassurer les clients de demain et attirer les jeunes dans la restauration. » Un positionnement qui motive Loïc et son équipe à agir quotidiennement pour un usage plus raisonné de l’énergie.
Réaliser des économies d'énergie, nécessite d’organiser les actions dans un ordre bien spécifique. Il s’agit de travailler d’abord sur la sobriété énergétique. Cela veut dire adapter sa consommation au besoin. On utilise de l’énergie, on chauffe ou on éclaire uniquement lorsqu’on en a besoin (écogeste). Dans un second temps, une fois qu’on a baissé sa consommation via des écogestes, on travaille sur l’efficacité pour optimiser sa consommation en énergie.
« Si investir sur des équipements hautement performants énergétiquement peut coûter, les écogestes ne coûtent rien ou pas grand-chose et permettent bien souvent d’obtenir des résultats satisfaisants » explique Ismaël Barbera, conseiller environnement et énergie à la CCI Essonne.
