Après 18 ans de salariat dans une entreprise spécialisée dans le financement et l’accompagnement de PME, Gabriel Strauss voulait consacrer la suite de sa carrière professionnelle à développer son propre projet. Seul et sans idée précise, c’est naturellement qu’il se dirige vers la reprise d’entreprise : « Je voulais me prouver que j’étais capable d’y arriver et être en totale harmonie avec mes convictions ».
Après avoir suivi la formation à la reprise « 5 jours pour reprendre » de la CCI Paris Ile-de-France, il se lance seul dans la recherche d’une entreprise à reprendre. Cette première étape, très importante, se déroule à l’aide d’une « fiche de cadrage » regroupant ses principaux souhaits : zone géographique, secteur d’activité, taille d’entreprise, situation financière in bonis… La recherche prend plus de temps qu’initialement anticipé et c’est après plus de 2 ans que Gabriel trouve enfin l’entreprise idéale.
Dans un marché constitué de plus de repreneurs que d’offres de cession, Gabriel avoue avoir eu des difficultés à trouver une entreprise de service BtoB à reprendre : « J’ai soumis mes critères à de nombreux intermédiaires et cabinets spécialisés, j’ai sourcé plus de 80 dossiers, roulé plus de 40 000 km et rencontré une quarantaine de cédants. J’ai envoyé 4 lettres d’intention (LOI) avant de finaliser mon premier rachat. » De cette expérience, il conseille de garder confiance en soi, de persévérer durant cette étape difficile, de s’entourer notamment par ses proches et de se faire accompagner par un spécialiste de la reprise transmission.
Après plusieurs mois de recherche, il contacte le service Transmission & Reprise de la CCI Paris Ile-de-France : « Au début, j’ai rencontré des entreprises qui ne correspondaient pas à mes critères et j’ai perdu du temps. La CCI Paris Ile-de-France a joué un très grand rôle pour moi puisqu’elle m’a ouvert le marché caché de la reprise et a joué un rôle de tiers de confiance lors des échanges » explique-t-il.
Avec son large réseau d’experts, la CCI Paris Ile-de-France accompagne les futurs repreneurs, personnes physiques ou morales, dans leurs recherches et leur permet d’accéder au « marché caché » de la reprise qui représente environ 70% des transmissions. Sur ce marché, les cédants rencontrent des repreneurs sans rendre l’information de vente publique. Un critère très important pour nombre d’entre eux. Pour Gabriel, le réseau et le bouche-à-oreille sont également des éléments clés : « Il faut faire savoir à votre entourage que vous cherchez une entreprise ! Votre coiffeur, votre boulanger, il faut saisir toutes les opportunités » conseille-t-il.
C’est en 2012, lorsqu’il reprend Unicom, une entreprise de formation professionnelle en langues qui réalise 1 M€ de CA, que son parcours de repreneur débute réellement. Il développe progressivement le chiffre d’affaires jusqu’à 2 M€ et reprend une seconde entreprise par LBO : la société Citylangues (avec un CA de 1,7 M€), elle aussi trouvée grâce à l’aide de la CCI Paris Ile-de-France. Avec une belle rentabilité, il reste à la tête de son entreprise pendant 10 ans et finit par la céder à un confrère de son secteur.
Des deux projets de reprises, Gabriel retient des expériences différentes : « Lors de ma première reprise, l’enjeu, hormis financier, était dans la relation humaine. La cédante, âgée de 67 ans, était aussi la fondatrice. C’était une très grande préoccupation pour elle que de vendre à un repreneur qui prendrait soin de l’équipe qu’elle a constitué au fil des années. La seconde expérience était différente puisque j’étais face à des dirigeants fatigués de se battre dans un marché concurrencé. Mon rôle a été de redynamiser l’entreprise, fixer un nouveau cap avant de procéder à une opération de fusion-absorption. »
Fort d’une solide expérience dans la reprise d’entreprise, la tendance s’inverse pour Gabriel. Lorsqu’il réalise que sa propre entreprise peut intéresser le marché de la cession, il se lance dans un processus de transmission, étape finale de son expérience d’entrepreneur.
Avec la volonté de céder l’entreprise qu’il a dirigée durant une dizaine d’années, Gabriel passe de l’autre côté du miroir. Pour ne pas perdre de temps, il se fait accompagner encore une fois par des spécialistes : « Lorsque vous lancez le processus de cession, vous êtes en pleine activité et vous avez peu de temps à y consacrer. C’est un gain de temps considérable pour un chef d’entreprise que d’être accompagné ! ».
Il évalue plusieurs offres avant d’accepter celle de Monceau Langues, une entreprise qu’il connaît déjà. « Je me suis retrouvé dans la vision de mon acquéreur et dans sa façon de gérer l’entreprise, c’est ce qui m’a rassuré. En tant que cédant, je souhaitais connaître le projet entrepreneurial. Je souhaitais transmettre à une personne morale qui prenne soin des équipes et leur réserve une place dans le nouvel organigramme du Groupe. ».
Pour finaliser ce projet de cession, Gabriel accompagne son repreneur durant une année supplémentaire. Un temps nécessaire pour aider le nouveau dirigeant à mener à bien son développement commercial. Aujourd’hui, il décrit son expérience comme une aventure avant tout humaine, où la relation entre cédant et repreneur et le partage des mêmes valeurs jouent un rôle clé dans la réussite du projet. « La reprise est un défi risqué, on ne sait pas ce qu’il va se passer par la suite. Il faut rester organisé dans ses recherches tout en étant suffisamment flexible et veiller tout particulièrement aux relations humaines ». Aujourd’hui, son seul regret est de ne pas avoir rejoint l’aventure entrepreneuriale plus tôt.
Gabriel a désormais rejoint la CCI Paris Ile-de-France afin de mettre son expérience au service d’un acteur qui l’a accompagné dans sa démarche entrepreneuriale, et ainsi aider à son tour des repreneurs et cédants.