Reprendre une entreprise en difficulté peut être une opportunité, mais cela demande une analyse approfondie et une bonne préparation. Avant de se lancer, il est essentiel de comprendre les avantages et les défis liés à ce type de reprise. Pourquoi reprendre une entreprise en difficulté ?
- Un coût d’acquisition réduit. Une entreprise en difficulté est souvent vendue à un prix inférieur à sa valeur réelle. Cela peut permettre d’accéder à des actifs (machines, locaux, brevets, portefeuille clients) à moindre coût.
- Une activité existante. Contrairement à une création d’entreprise, la reprise permet de bénéficier immédiatement d’une clientèle, d’une notoriété et d’une organisation déjà en place.
- Un potentiel de redressement. Si les difficultés sont conjoncturelles ou mal gérées, un repreneur avec une nouvelle vision et des compétences adaptées peut redresser l’entreprise et la rendre à nouveau viable.
- Un impact économique et social positif. Reprendre une entreprise en difficulté permet de préserver des emplois, d’éviter une liquidation et de contribuer au dynamisme économique local.
- Comprendre les causes des difficultés. Une entreprise peut être en difficulté pour diverses raisons (baisse du chiffre d’affaires, mauvaise gestion, dettes excessives, marché en mutation). Il est crucial de bien identifier les problèmes avant d’investir.
- Gérer les tensions internes. Les salariés, fournisseurs et clients peuvent être méfiants face à une reprise. Un bon management, de l’écoute active et une communication transparente envers l’ensemble des parties prenantes sont essentiels.
- Trouver des financements. Les banques et les investisseurs peuvent être réticents à financer une entreprise en difficulté, ce qui nécessite de structurer un projet de reprise solide et crédible.
Toujours convaincu ? Avant de vous engager dans la reprise d’une entreprise en difficulté, plusieurs aspects doivent être passés en revue pour éviter certaines erreurs et maximiser vos chances.
Nous vous proposons d’y réfléchir via quatre questions essentielles :
Ce peut être une baisse de la demande. Une mauvaise gestion, un problème structurel du secteur ou un événement exceptionnel, comme une crise économique ou une pandémie.
Quelle que soit la raison principale, il vous faudra approfondir cet angle, examiner les leviers qui vous permettent d’envisager un futur prometteur.
Faites ici le tour de vos compétences. Avez-vous des compétences en gestion, en négociation ou encore en leadership ? Ces sont là des compétences utiles pour redresser une entreprise.
La reprise nécessite aussi de prendre des décisions difficiles, comme procéder à des licenciements ou réduire drastiquement les coûts. Vous sentez-vous de taille à résister aux pressions du personnel ? À lutter sur plusieurs fronts ?
Votre vision doit être suffisamment claire pour évaluer son potentiel de retournement et évaluer l’ensemble des moyens à mettre en œuvre pour la relancer.
Il s’agit ici d’évaluer les ressources nécessaires à la reprise de l’entreprise, mais également à la relance de l’activité. N’hésitez pas à faire un tour d’horizon des aides et des financements disponibles pour vous accompagner dans cette mission.
La reprise d’une entreprise et a fortiori d’une entreprise en difficulté n’échappe pas à un audit complet pour évaluer la situation réelle. Une fois le diagnostic posé, vous devrez bâtir un plan de relance réaliste et solide.
- Analyse financière. Examen des bilans, comptes de résultats, dettes et trésorerie. Il s’agit ici d’identifier les créances en retard, les dettes fournisseurs et bancaires.
- Audit des contrats. Vérification des engagements en cours. Passez en revue l’ensemble des contrats : baux commerciaux, contrats de travail, accords avec les fournisseurs et les clients. Aucune zone d’ombre ne doit venir entacher par la suite le travail de relance.
- Évaluation des actifs. Certains actifs peuvent être sous-évalués ou obsolètes. C’est le moment d’estimer leurs valeurs : matériel, locaux, brevets, stocks.
- Climat social. Une entreprise en difficulté peut être marquée par un climat social tendu. Rencontrer les salariés vous permettra de comprendre quel est l’état d’esprit interne. Et d’imaginer les réponses pour les associer au mieux au succès de la relance.
- Définir une stratégie de repositionnement. Cette stratégie peut s’appuyer sur plusieurs leviers : ajustement de l’offre, modification de la cible clientèle, investissement dans le digital …
- Optimiser la gestion financière. En fonction de l’audit, la barre peut être relevée, par exemple, en mettant en place un plan de réduction des coûts, en négociant des délais avec les créanciers, en sécurisant les rentrées de trésorerie.
- Redynamiser l’équipe. Si l’audit mené a été sérieux, vous saurez quelles actions mener pour améliorer le climat social, impliquer les salariés dans la relance et fidéliser les talents.
- Évaluation du prix de cession. La valeur de l’entreprise doit être analysée en fonction de ses actifs, de son potentiel de redressement et de son passif (dettes).
- Recherche de financements. Un montage financier structuré (apport personnel, prêt bancaire, subventions) est crucial.
- Mise en place du plan de transition. Dans le cadre d’une reprise d’entreprise, l’idéal est de prévoir une période d’accompagnement avec l’ancien dirigeant. C’est souvent plus compliqué à obtenir lorsque l’entreprise est en difficulté. Mais, cela facilite la transmission des savoir-faire et des contacts.
Nous avons répertorié ici une liste des dispositifs principaux et des structures destinées à vous accompagner dans la reprise d’une entreprise en difficulté. Cette liste n’est pas exhaustive.
- Bpifrance. Cet organisme accompagne et propose des financements spécifiques pour les entreprises en difficulté.
- Fonds de revitalisation. Pour préserver l’emploi, certains territoires proposent des aides financières aux entreprises en difficulté.
- Prêts d’honneur. Des réseaux comme Initiative France ou Réseau Entreprendre proposent des prêts à taux zéro pour les repreneurs.
- Subventions régionales. Certaines régions accordent des aides spécifiques aux repreneurs.
- Les Chambres de Commerce et d’Industrie. Une source qui regorge de conseils et permet des mises en relation avec des experts.
- Tribunal de commerce, le cœur de l’information sur les entreprises en redressement judiciaire. Il offre également un accompagnement via les administrateurs judiciaires.
- Réseaux d’accompagnement. France Initiative, Réseau Entreprendre, BGE, autant de structures qui apportent conseils et financements.
- Experts-comptables. Ils sont essentiels pour analyser la santé financière de l’entreprise et monter un dossier de reprise.
- Avocats spécialisés. Ils sécurisent juridiquement la reprise et peuvent négocier avec les créanciers.
- Consultants en restructuration. Ils aident à définir un plan de relance et à identifier les points faibles à corriger.