Yann Lebreton a un parcours de cadres dirigeants dans la fonction marketing et commercial, bien fourni. Il a accumulé les postes dans de grands groupes internationaux issus des secteurs de l’IT et des télécoms. A 54 ans, le sentiment d’avoir fait le tour de la question, de maîtriser ses responsabilités, sans surprise ni défi, le gagne. « J’en avais assez de travailler pour des entreprises dont le management repose plus sur des indicateurs de performance fixés à l’étranger que sur du bon sens » raconte le futur repreneur de la société APIC.
Et quand le sens est remis en question, le départ n’est jamais bien loin.
En 2017, il oriente sa recherche vers des entreprises de petites tailles, situées en Ile-de-France. Des premières interrogations permettent de dresser les contours de son cahier des charges : un métier non délocalisable, une activité orientée services B to B avec une récurrence des contrats. De la liste des envies à la réalité, le chemin peut paraître épineux.
A moins, comme le fera Yann Lebreton, de se tourner vers les bons interlocuteurs, tels que les experts de la transmission-reprise d’entreprise de la CCI Paris Île-de-France.
« De nombreux secteurs pouvaient correspondre à mes souhaits » se souvient le futur repreneur qui bénéfice d’une aide à la recherche active de cibles d’entreprises par la CCI Paris Île-de-France. Sur un salon professionnel dédié au nettoyage et à ses activités connexes, il échange avec celui qui deviendra son concurrent. « L’activité de travaux en hauteur et en accès difficile m’a semblé être une niche plutôt intéressante » explique-t-il.
Le ciblage s’affine et la CCI Paris Île-de-France lui organise trois rendez-vous avec des cédants du secteur. Trois mois seulement auront été nécessaires pour arriver à l’étape des premières rencontres.
Yann Lebreton fait la connaissance du fondateur de la société APIC, dont le métier de cordistes, à haute valeur ajoutée, a fait son succès. Mais l’entreprise somnole et le dirigeant veut tourner la page. 6 salariés travaillent en back-office et 3 autres sur les chantiers, accompagnés d’une vingtaine d’intérimaires formés à l’escalade et à la spéléologie.
Le processus d’achat est graduel, acheteur comme cédant soucieux de prendre le temps de se connaître et de s’ouvrir l’un à l’autre. Des déjeuners tous les quinze jours, laissent place à des rencontres hebdomadaires. Les doutes du cédant sur la méconnaissance de Yann à propos des techniques du métier sont vite balayés : « Le métier d’un patron de boite n’est pas de faire à la place des équipes. Le job, c’est d’animer un ensemble de compétences et de développer commercialement » assure-t-il.
La phase des discussions des propositions de rachat n’est pas un long fleuve tranquille, mais Yann tient à venir quotidiennement chez APIC pour comprendre la dynamique interne. « A cette étape, il est impératif de s’entourer d’un avocat et d’un expert-comptable de grande confiance » préconise le futur repreneur. La CCI Paris Île-de-France restant à ses côtés jusqu’à la signature de l’accord. Une période de 6 mois s’ouvre alors durant laquelle repreneur et cédant partagent un même bureau. L’un pour s’approprier l’entreprise, l’autre pour être source de conseils.
Aujourd’hui, Yann Lebreton dirige seul sa nouvelle entreprise dont il a étoffé les équipes. Et APIC promet déjà des résultats meilleurs de + 15 % par rapport à l’année passée, sur une même période. Les cordistes d’APIC peuvent continuer à faire des prouesses.
Yann Lebreton a trouvé ce qu’il cherchait. Il en parlera lors de Transfair, le salon de référence de la transmission d’entreprise, le 21 novembre 2019 au Palais des congrès de Paris.