Après avoir été salariée pour différentes enseignes de mobilier, Micheline Taillardat a créé en 1987 Maison Taillardat spécialisée dans la création et la fabrication de meubles et sièges de haute facture dans l’esprit du XVIIIe siècle. Basée à Orléans, l’entreprise a reçu de nombreux prix et trophées internationaux et possède désormais 2 showrooms à Paris et New-York. Entreprise d’excellence dans l’artisanat d’art, Maison Taillardat a obtenu en 2011 son premier label Entreprise du Patrimoine Vivant, témoignage de l’excellence de son savoir-faire.
Le label « Entreprise du Patrimoine Vivant »
Le label « Entreprise du Patrimoine Vivant » (EPV) est une marque de reconnaissance de l’Etat, mis en place depuis 2005 pour distinguer des entreprises françaises artisanales et industrielles aux savoir-faire rares et d'exception. Attribué pour une période de 5 ans, il est le seul label d’Etat décerné à une entreprise pour l’ensemble de son activité, garantissant l’excellence de ses savoir-faire. En 2022, 1 448 entreprises étaient labellisées en France.
« Obtenir ce label était important pour nous en tant que jeune entreprise car nous évoluions dans un milieu où certaines marques sont historiques, et ont parfois plus de 100 ans d’expertise. Ce label nous a permis de nous implanter dans cette économie, notamment à l’étranger, où le label est reconnu » explique Micheline Taillardat.
Après avoir dirigé son entreprise pendant 29 ans et développé plus de 300 modèles, Micheline Taillardat a cédé sa marque en 2016, accompagnée par la CCI Paris Île-de-France :
« La CCI faisait une étude sur les entreprises du patrimoine vivant dont le propriétaire arrivait à l’âge de la retraite, et m’a alors contactée. Je n’y pensais pas encore, mais je savais que ma fille ne reprendrait pas l’entreprise et je ne voulais pas la voir disparaître. La cession à un repreneur est alors apparue comme une solution. »
Cette nouvelle étape dans son parcours entrepreneurial poursuit un double objectif : assurer la pérennité de l’entreprise et transmettre un savoir-faire et une qualité de production reconnus au niveau international.
Après un audit, la CCI Paris Ile-de-France a présenté une dizaine de candidats à Micheline Taillardat. Au total, la recherche du candidat idéal aura duré près d’un an.
Micheline Taillardat s’est finalement tournée vers un duo d’entrepreneurs : Martin Pietri et Etienne Valat, fondateurs d’Emblem qui regroupe les PME françaises des métiers d’art. « Selon moi, être deux est un véritable atout pour diriger. Avec 75 % à 80 % du chiffre d’affaires lié à l’exportation, les voyages sont fréquents et le rythme de vie peut être fatiguant » explique la cédante.
Une fois les repreneurs choisis et l’accord de principe donné, la cession se poursuit avec une lettre d’intention et la rédaction du protocole de cession/acquisition qui prévoit tous les aspects de l’accord (confidentialité, non-concurrence, financement, accompagnement…). Pour Maison Taillardat, le protocole a été rédigé par son Conseil et a fait l’objet de nombreux échanges avec le Conseil de l’acquéreur.
« Je suis aujourd’hui très satisfaite d’avoir cédé mon entreprise. Ce n’est pas une décision facile, mais cela m’a permis de faire perdurer l’histoire et le savoir-faire de ce que j’ai construit tout au long de ma vie. » conclut Micheline Taillardat.